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“Cette proposition de loi ne suscite pas seulement notre inquiétude mais bien notre indignation” : le cri d’alarme de Monseigneur Aillet contre l’euthanasie

Mgr Marc Aillet - DR
Mgr Marc Aillet - DR
« Soigner n’est pas tuer : comment celui qui soigne pourrait-il devenir celui qui tue ? »


À quelques jours d’un vote crucial à l’Assemblée nationale, Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, prend fermement position contre la proposition de loi relative à l’“aide à mourir”, qui sera examinée en première lecture le 27 mai. Dans un message adressé à ses diocésains le 23 mai, il dénonce une dérive grave de la société française.

« Cette proposition de loi ne suscite pas seulement notre inquiétude mais bien notre indignation », écrit l’évêque. Derrière les termes euphémisants d’“aide à mourir”, il voit clairement la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie. Pour lui, il ne s’agit rien de moins que d’« une véritable rupture anthropologique » : « L’interdit de tuer (« Tu ne tueras pas ») est le fondement de notre civilisation. En le transgressant, c’est l’une des dernières digues qui est sur le point de céder. »

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Mgr Aillet critique également le « battage médiatique » orchestré autour du prétendu « droit à mourir », qui masque selon lui la réalité de la souffrance humaine et néglige l’existence d’alternatives respectueuses de la dignité des personnes. Il rappelle que les soins palliatifs, bien que reconnus et encadrés par la loi depuis 1999, demeurent largement inaccessibles : « Soigner n’est pas tuer : comment celui qui soigne pourrait-il devenir celui qui tue ? ». L’évêque exprime son inquiétude pour les plus fragiles : personnes âgées, handicapées, isolées. La légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté risque, selon lui, de les pousser à douter de la valeur de leur propre vie. « Comment tenir ensemble la reconnaissance du suicide assisté et la prévention du suicide ? », interroge-t-il, pointant une contradiction morale et sociétale.

Dans son message, Mgr Aillet appelle les fidèles à lire et diffuser une note jointe qui résume les enjeux de cette proposition de loi. Il conclut en exhortant à la prière : « Je vous invite particulièrement à prier le Seigneur, seul maître de la vie et de la mort, et la Vierge Marie qui veille sur nous jusqu’à l’heure de notre mort, dans l’espoir de susciter un sursaut de conscience chez les députés. »À travers cet appel, l’évêque de Bayonne rejoint les nombreuses voix qui, dans le silence des campagnes médiatiques orchestrées, refusent de taire leur conscience devant ce qu’ils considèrent comme une transgression majeure du respect de la vie humaine.

communiqué de Monseigneur Aillet

« Chers diocésains,

Le 27 mai, les députés voteront, en 1ère lecture, deux textes de loi : l’un sur les soins palliatifs, et l’autre sur l’“aide à mourir”, c’est-à-dire, soyons clairs, sur le suicide assisté et l’euthanasie.

L’heure est grave, car nous sommes bel et bien à la veille d’une véritable rupture anthropologique. L’interdit de tuer (« Tu ne tueras pas ») est le fondement de notre civilisation. En le transgressant, c’est l’une des dernières digues qui est sur le point de céder.

Comme vous le savez, le battage médiatique en faveur du « droit à mourir » entretient la confusion et le mensonge, en cherchant à nous persuader que l’euthanasie ou le suicide assisté sont l’unique alternative face aux souffrances liées à la maladie ou la fin de vie.

Or, il existe une alternative qui consiste à prendre soin avec amour et jusqu’au bout de la personne malade ou en fin de vie. Ce sont les soins palliatifs, encore trop peu connus, et dont le droit à l’accès n’est toujours pas garanti à tous, malgré le vote depuis 1999, de trois lois successives, dont la « loi Claeys-Léonetti » qui permet dans certains cas (maladie grave et incurable et souffrance réfractaire) une sédation profonde et continue jusqu’au décès.

Or, soigner n’est pas tuer : comment celui qui soigne pourrait-il devenir celui qui tue ? La relation de confiance entre le médecin et son patient serait alors irrémédiablement compromise.

Enfin, que dire de la situation des plus fragiles et des plus vulnérables, en particulier les personnes handicapées, que la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté conduirait immanquablement à se demander si elles ne sont pas de trop ou si leur vie vaut encore la peine d’être vécue ? Par ailleurs, comment tenir ensemble la reconnaissance du suicide assisté et la prévention du suicide ?

Cette proposition de loi ne suscite pas seulement notre inquiétude mais bien notre indignation.

Vous trouverez ci-dessous une note, que je vous invite à lire et à diffuser autour de vous, et qui récapitule quelques éléments de réflexion susceptibles d’éclairer les personnes qui s’interrogent sur les enjeux et les implications de cette proposition de loi.

Je vous invite particulièrement à prier le Seigneur, seul maître de la vie et de la mort, et la Vierge Marie qui veille sur nous jusqu’à l’heure de notre mort, dans l’espoir de susciter un sursaut de conscience chez les députés qui auront dans quelques jours la grave responsabilité de se prononcer par un vote solennel sur l’ensemble de ce texte.

+Marc Aillet

le 23 mai 2025″

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