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Chine : un pasteur condamné à deux ans de prison pour avoir distribué la Bible

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Une démonstration de l'isolement et de la pression grandissante exercée sur les croyants dans un pays où les principes chrétiens sont considérés comme une menace pour le contrôle étatique.

En Chine, la persécution des églises indépendantes continue d’intensifier. Le pasteur Deng Yanxiang, de l’Église Shengjia à Foshan, a été condamné à deux ans de prison pour avoir distribué des bibles et autres publications chrétiennes. Un cas qui met en lumière la répression grandissante contre les croyants non affiliés à l’Église contrôlée par l’État.

L’affaire du pasteur Deng Yanxiang, leader de l’Église Shengjia dans la ville de Foshan, dans la province du Guangdong, a attiré l’attention internationale. Le 17 janvier 2025, il a été condamné à deux ans de prison, suite à son arrestation en mai 2023, après une série de perquisitions menées par des autorités chinoises. Ces dernières ont saisi des livres religieux, des meubles et d’autres biens dans les locaux de l’église. Cette répression est survenue alors que Deng Yanxiang et plusieurs membres de son église ont été accusés d’activités illégales, en raison de leur engagement chrétien et de la distribution de matériel religieux, telles que des bibles et des publications chrétiennes.

Cette condamnation s’inscrit dans un contexte plus large de persécution religieuse en Chine, où les autorités renforcent les restrictions contre les églises non officielles. Le gouvernement chinois continue d’éradiquer les groupes religieux indépendants, notamment ceux refusant de rejoindre l’Église officielle contrôlée par l’État, la « Trois Autonomies » (Trois Self Church). Ces églises de maison, comme celle de Deng, sont régulièrement accusées de « fraude » et de mener des « activités commerciales illégales » sous des prétextes vagues. Les autorités chinoises utilisent également la nouvelle réglementation des affaires religieuses pour exercer une pression supplémentaire sur les communautés chrétiennes qui pratiquent leur foi sans l’approbation de l’État.

Réorganisation stratégique de l’Église en Chine

Dans ce contexte de répression, l’Église catholique en Chine traverse également une phase de réorganisation sous l’autorité du pape François. Le 20 janvier 2025, l’ordination de Mgr Antonio Ji Weizhong en tant qu’évêque du diocèse de Lüliang a marqué un tournant stratégique. Ce diocèse, nouvellement créé, est issu de la suppression du diocèse de Fenyang, une décision prise dans le cadre de l’Accord provisoire entre le Saint-Siège et la Chine, signé en 2018. L’ordination de Mgr Ji, qui a étudié à Pékin et en Allemagne et a occupé plusieurs fonctions pastorales, est un signe de l’engagement du Vatican pour améliorer la gouvernance pastorale tout en maintenant des liens fragiles avec Pékin. Toutefois, cette réorganisation ne masque pas les tensions persistantes, le gouvernement chinois exerçant un contrôle strict sur l’Église locale, limitant ainsi la liberté religieuse.

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L’Église en Chine fait face à des défis énormes. Des milliers de chrétiens, notamment des pasteurs, des croyants laïcs, mais aussi des membres de familles de détenus, continuent de souffrir sous l’intensification de la répression. Les leaders religieux comme Deng Yanxiang sont victimes de la persécution pour avoir osé partager la parole de Dieu en dehors des structures étatiques. Des cas comme celui-ci témoignent du climat d’intolérance croissant et des restrictions sévères qui pèsent sur la liberté religieuse en Chine.

Cet incident démontre aussi l’isolement et la pression grandissante exercée sur les croyants dans un pays où les principes chrétiens sont considérés comme une menace pour le contrôle étatique. Tandis que le gouvernement communiste impose des lois de plus en plus strictes, les églises domestiques doivent mener leur ministère dans des conditions de plus en plus difficiles. Un problème de fond, non seulement pour les pratiquants eux-mêmes mais aussi pour la liberté religieuse à l’échelle mondiale.

Les répercussions de cette répression ne se limitent pas aux seuls membres de l’Église Shengjia. Le climat actuel en Chine incite les chrétiens à rester discrets et à se préparer à une souffrance accrue pour vivre leur foi. Il devient plus que jamais nécessaire pour la communauté internationale d’agir pour soutenir la liberté religieuse, dans le respect des droits humains universels.

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