Hier le diocèse de Paris faisait mémoire des martyrs de septembre 1792.
La Révolution française et tragiquement le 2 septembre 1792 marque un tournant sombre dans l’histoire de la foi et de la persécution religieuse. À cette date, 191 personnes , dont 3 évêques, 127 prêtres séculiers, 56 religieux et 5 laïcs, sont arrêtés par les révolutionnaires. Ils sont considérés comme des ennemis de la Patrie et jugés rebelles à la Constitution civile du clergé.
Ces 191 hommes, ayant tous en commun leur foi catholique, sont entassés dans différentes maisons religieuses transformées en prisons improvisées. Parmi celles-ci, on compte les Carmes, l’Abbaye et la Force. Ces lieux de détention se transforment bientôt en théâtres de tragédie alors que des groupes exaltés de « sans-culottes » investissent ces prisons, déclenchant une série d’assassinats pour inaugurer un carnage sans précédent.
Le massacre qui s’ensuit est précédé d’un simulacre de jugement où faire partie de l’Église catholique est considéré comme un motif d’exécution immédiate.
Ce climat de terreur populaire incontrôlée conduit à la mort de plus d’un millier de prisonniers en l’espace de quelques jours. Parmi eux, 191 martyrs voient leur foi inébranlable les conduire à la mort certaine, tandis que les autres partagent leurs souffrances et leur témoignage pour le Christ.
L’année 1792 est marquée par une fièvre révolutionnaire croissante à Paris, suite à la chute de la Monarchie le 10 août. De nombreux suspects, qu’ils soient laïcs, prêtres séculiers ou religieux, sont arrêtés, souvent sous l’accusation de réfractarité.
Environ 350 ecclésiastiques sont incarcérés, dont la moitié sont étrangers à la capitale. Entre le 2 et le 5 septembre, des bandes armées investissent les prisons parisiennes, comme le Couvent des Carmes, l’Abbaye de Saint-Germain et la prison de la Force, pour mener des exécutions collectives.
Parmi ces lieux de massacre, le Couvent des Carmes se distingue par sa taille imposante et son symbolisme. Tandis que l’intérieur de ce lieu de détention abrite des ecclésiastiques prisonniers, les hurlements de la foule, les canonnades et les tambours retentissent à l’extérieur.
Le 2 septembre, vers 16 heures, le tocsin de Saint-Sulpice retentit, marquant le début d’une tuerie sauvage qui se déroule dans le jardin du couvent. Les prisonniers se réfugient d’abord dans la chapelle, où ils reçoivent mutuellement l’absolution, avant que le massacre ne s’achève dans le jardin.
Parmi les martyrs, l’abbé de la Pannonie témoigne qu’aucun de ceux qu’il a vus massacrés ne s’est plaint de son sort. Parmi les quelque 3 000 victimes des événements de septembre 1792, ces 191 individus, morts en raison de leur foi, sont béatifiés par le pape Pie XI le 17 octobre 1926.
Parmi eux, 86 prêtres étaient membres du clergé parisien, tandis que quatre laïcs et de nombreux religieux béatifiés appartenaient également à l’Église de Paris. Ce sombre chapitre de l’histoire catholique française reste une tragique illustration de la persécution religieuse qui a marqué la Révolution française.