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Colombie : l’explosion des avortements révèle un État démissionnaire

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L’avortement ne peut jamais être une solution, mais seulement une blessure plus profonde

En trois ans, les avortements ont augmenté de 118 % en Colombie, tandis que les naissances chutent de 14,6 %. Loin de garantir un quelconque « progrès », la dépénalisation de l’avortement s’avère un drame sanitaire et moral.Le 21 février 2025 marquait le troisième anniversaire de la dépénalisation de l’avortement en Colombie jusqu’à six mois de grossesse, une décision imposée par la Cour constitutionnelle en 2022 sous la pression des lobbys pro-avortement.

Trois ans plus tard, les chiffres sont glaçants : 155 000 enfants à naître ont été supprimés, la natalité s’effondre, et les femmes sombrent dans la détresse psychologique.

Loin d’une avancée, cette légalisation massive apparaît comme une hécatombe silencieuse, qui anéantit la dignité humaine et trahit les valeurs chrétiennes de la Colombie, un pays où l’Église catholique reste une institution essentielle.

Le député Luis Miguel López, fervent défenseur de la vie, a tiré la sonnette d’alarme en déclarant que, en trois ans, le nombre d’avortements a bondi de 118 %, tandis que les naissances chutent de 14,6 %. Selon lui, l’État a failli à son devoir le plus fondamental : protéger la vie.

Selon les données officielles, 88 000 avortements ont été pratiqués avant 12 semaines de grossesse, et 31 000 après ce seuil, alors que dès six semaines, un fœtus a déjà un cœur qui bat. Ce constat accablant illustre une culture de mort qui s’étend au détriment de la jeunesse et de l’avenir du pays.Les défenseurs de la vie soulignent un autre aspect trop souvent passé sous silence : les ravages psychologiques chez les femmes ayant subi un avortement. Selon les données rapportées par le Congrès colombien, 78 % des femmes ayant avorté souffrent de dépression et ne reçoivent pas le soutien adéquat.

Le sénateur Mauricio Giraldo a dénoncé cette situation en expliquant qu’il est tragique de voir ces mères, souvent jeunes, livrées à elles-mêmes dans une immense détresse après leur avortement. Il s’interroge sur l’aide promise par les promoteurs de cette loi et sur la prise en charge psychologique qui, selon lui, fait défaut. Il appelle à défendre la vie, et non à encourager un drame supplémentaire.

Le tableau est encore plus sombre si l’on considère l’augmentation du suicide chez les jeunes : 2 727 enfants et adolescents se sont donné la mort ces dix dernières années, soit six par semaine. Une société qui ne protège plus ses plus vulnérables, nés ou à naître, court à sa perte.

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Face à cette crise morale et démographique, les parlementaires pro-vie réclament des mesures immédiates pour stopper l’hémorragie et remettre la Colombie sur la voie du respect de la vie. Parmi leurs demandes figurent la révision urgente de la dépénalisation de l’avortement et la mise en place de politiques favorisant la protection de la vie dès la conception, le renforcement des aides à la maternité pour qu’aucune femme ne soit contrainte à avorter par manque de ressources, la promotion de l’adoption afin que les mères en difficulté puissent choisir une alternative respectueuse de la vie, ainsi que la garantie du droit à l’objection de conscience pour les professionnels de santé opposés à l’avortement.

L’État colombien, qui se vante d’être une « puissance mondiale de la vie », doit répondre à ces contradictions flagrantes. Comment prétendre défendre les enfants tout en cautionnant une hécatombe prénatale ?

Dans ce contexte dramatique, l’Église catholique demeure l’une des rares institutions à porter un message d’espoir et de résistance. Présente partout en Colombie, de Bogotá aux villages les plus reculés, elle œuvre sans relâche pour défendre la vie et accompagner les femmes en difficulté.

Il n’y a pas de paix sans respect de la vie. L’avortement ne peut jamais être une solution, mais seulement une blessure plus profonde, déclarait récemment Monseigneur Luis José Rueda Aparicio, archevêque de Bogotá.L’heure est venue pour la Colombie de choisir : continuer sur la voie du déclin démographique et moral ou retrouver son attachement aux valeurs qui ont fait sa force.

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