Le cardinal François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio, est un nom qui circule parmi les candidats potentiels pour le conclave de 2025. Toutefois, ce choix soulève des interrogations, notamment en raison de ses liens avec frère Daniel-Marie Thévenet, un franciscain conventuel dont les pratiques controversées ont suscité de vives critiques au sein de l’Église. Cette relation entre le cardinal Bustillo et frère Thévenet soulève des interrogations sur les orientations doctrinales qu’un tel pontificat pourrait prendre et sur la manière dont l’Église pourrait évoluer sous leur influence.
Frère Daniel-Marie Thévenet, membre du Renouveau charismatique, est connu pour ses enseignements et pratiques qui ont choqué une partie du clergé. Parmi les plus controversées, ses « prières de guérison » mêlant le parler en « langues », des prophéties, et des actes qui s’apparentent à de l’exorcisme public.
Ces actions vont à l’encontre des recommandations de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui insiste sur la nécessité de maintenir une atmosphère de dévotion sereine et de garder une grande prudence dans les célébrations de guérison.Entre 2006 et 2018, le cardinal Bustillo a dirigé les franciscains conventuels en France et en Belgique, période durant laquelle il a soutenu les réformes mises en place par frère Thévenet.
Ce dernier a été chargé de réorganiser plusieurs couvents en France, dont ceux de Narbonne et Cholet, où il a introduit des pratiques spirituelles largement critiquées. Frère Thévenet, à travers ses réformes, a favorisé un climat spirituel qui, selon certains, s’éloignait des principes de la foi catholique, privilégiant des expériences mystiques et sensationnalistes qui ont déstabilisé une partie du clergé.
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Malgré les alertes et les critiques concernant ces dérives, le cardinal Bustillo semble avoir peu intervenu pour corriger les pratiques de son protégé. Bien qu’il ait appelé à la prudence, sa gestion de la situation soulève des questions sur sa capacité à maintenir une ligne doctrinale stricte, surtout si ces pratiques se poursuivent sous son autorité. Si le cardinal Bustillo venait à être élu pape, son association avec frère Thévenet pourrait nuire à l’unité doctrinale de l’Église, notamment en ce qui concerne la liturgie et la pratique des sacrements.
En outre, les enseignements de frère Thévenet sur la « guérison des racines familiales », qui prétendent utiliser l’Eucharistie pour résoudre des problèmes transgénérationnels en analysant les « génogrammes » des familles, suscitent des inquiétudes.
Ces pratiques, qui rappellent des croyances ésotériques, dévient des enseignements catholiques traditionnels. Des critiques comme Anne Lécu, sœur dominicaine, ont dénoncé ces théories comme dangereuses pour les fidèles, car elles risquent de confondre maladie et péché tout en introduisant des concepts non fondés dans la pratique sacramentelle.
Le cardinal Bustillo est sans doute un bon candidat pour la suite de l’œuvre de François. En tant qu’évêque d’Ajaccio, il a su incarner une certaine douceur pastorale, appréciée de ses fidèles, et mener un travail de proximité avec sa communauté. Il a su guider son diocèse avec un esprit d’humilité et une foi vivante, ce qui fait de lui un évêque apprécié et respecté. Cependant, son association avec frère Thévenet, malgré ses qualités indéniables, soulève une question centrale pour l’avenir de l’Église. Les cardinaux devront prendre en compte cette ambivalence lorsqu’ils choisiront le futur pape. Si le cardinal Bustillo peut incarner un renouveau, il devra aussi faire face à des défis importants pour garantir l’unité doctrinale et liturgique de l’Église, en particulier face aux dérives qui ont été associées à certaines réformes qu’il a soutenues.
