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De l’autel de Satan à l’autel du Christ : le pape Léon XIV canonisera Bartolo Longo, le “prêtre satanique” devenu apôtre du Rosaire

Bartolo Longo -DR
Bartolo Longo -DR
« Sa canonisation est une déclaration d’amour que Dieu fait à l’humanité. Même celui qui fut prêtre de Satan a pu devenir saint : c’est le triomphe absolu de la miséricorde. »

Le 19 octobre 2025, le pape Léon XIV proclamera saint Bartolo Longo, fondateur du sanctuaire de la Vierge du Rosaire de Pompéi. Celui que l’on surnommait autrefois “le prêtre de Satan” sera élevé aux autels de l’Église, au terme d’un parcours de conversion unique dans l’histoire du christianisme. De l’occultisme à la sainteté, la vie de Bartolo Longo révèle la puissance absolue de la miséricorde divine.

Né à Latiano, dans les Pouilles, le 11 février 1841, Bartolo Longo perd sa mère à dix ans et s’éloigne de la foi. Étudiant en droit à Naples, il plonge dans les milieux anticléricaux, rationalistes et maçonniques qui, dans l’Italie unifiée, rejettent violemment l’autorité du pape. Séduit par le spiritisme, il assiste à des séances occultes et participe à des rituels sataniques où la messe catholique est tournée en dérision.Selon plusieurs témoignages et sources hagiographiques, Longo fut même “consacré prêtre satanique”, c’est-à-dire initié à un rituel de parodie sacrilège de la prêtrise catholique. Il s’enfonça alors dans la drogue, la paranoïa et la dépression, vivant dans une terreur spirituelle permanente. Son propre témoignage, repris plus tard par les Dominicains, évoque ces années comme une descente aux enfers : « J’étais un prêtre de Satan, perdu dans les ténèbres, mais Marie m’a tiré de l’abîme. »

En 1871, grâce à son ami Vincenzo Pepe, Bartolo rencontre le père Alberto Radente, un dominicain de grande sagesse. Ce dernier l’aide à confesser ses fautes et à renouer avec la foi catholique. Après un chemin de purification intérieure, il entre dans le Tiers Ordre dominicain sous le nom de frère Rosario. Dès lors, sa vie change radicalement. Il devient un homme de prière et de pénitence, animé d’une certitude : seule la Vierge Marie pouvait sauver ceux que le démon avait séduits.En 1872, alors qu’il se trouvait dans la vallée de Pompéi, Bartolo Longo entendit une voix intérieure lui dire : « Si tu cherches le salut, répands le Rosaire. Celui qui répand le Rosaire est sauvé. » À partir de ce jour, il consacra sa vie à la diffusion du Rosaire. Il enseigna la prière aux paysans, restaura une chapelle abandonnée, puis entreprit la construction du Sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire de Pompéi, qui devint un centre spirituel mondialement connu.

Il fonda aussi des orphelinats, un hospice pour les enfants de prisonniers, la communauté des Filles du Saint Rosaire de Pompéi, ainsi que le journal Il Rosario e la Nuova Pompei. Sous son impulsion, Pompéi devint une véritable cité chrétienne : écoles, hôpital, logements ouvriers et structures sociales y virent le jour. Le pape Léon XIII encouragea personnellement ses initiatives, admirant sa ferveur et son apostolat. À la fin de sa vie, Bartolo Longo fit don de tous ses biens au Saint-Siège, préférant mourir dans la pauvreté. Il s’éteignit à Pompéi, le 5 octobre 1926, à 85 ans, assisté de son ami, le futur saint Joseph Moscati.Jean-Paul II le béatifia le 26 octobre 1980, le proclamant « véritable apôtre du Rosaire ». Dans sa lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae (2002), le pape polonais le cita à cinq reprises, soulignant son rôle unique dans la redécouverte de la prière mariale.

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Le 18 juin 2024, le prélat de Pompéi adressa au pape une supplique demandant sa canonisation sans reconnaissance de miracle, invoquant la ferveur universelle des fidèles. Le 24 février 2025, alors qu’il était hospitalisé à la clinique Gemelli, le pape François signa le décret de canonisation. Après son décès le 21 avril 2025, son successeur, le pape Léon XIV, confirma la date : Bartolo Longo sera canonisé le 19 octobre 2025, aux côtés de Pier Giorgio Frassati et d’autres bienheureux.Le jour de l’annonce officielle, les cloches du sanctuaire sonnèrent à toute volée. L’archevêque de Pompéi, MonseigneurTommaso Caputo, conduisit un Te Deum devant les reliques du fondateur. Prêtres, religieuses dominicaines, frères des Écoles chrétiennes, fidèles et pèlerins remplirent la basilique pour remercier Dieu. « Bartolo Longo est un père pour tous », déclara Mgr Caputo. « Sa canonisation est une déclaration d’amour que Dieu fait à l’humanité. Même celui qui fut prêtre de Satan a pu devenir saint : c’est le triomphe absolu de la miséricorde. »Mgr Caputo souligna encore : « Longo est un saint moderne, un précurseur de l’Église en sortie chère au pape François. Ses écrits, d’une étonnante modernité, parlent encore à l’homme du XXIe siècle. »

Pour l’Église, la canonisation de Bartolo Longo scelle une vérité fondamentale : aucun péché, si grand soit-il, ne peut surpasser la grâce de Dieu. Celui qui fut un jour prêtre du démon entre désormais dans la gloire comme serviteur de Marie. Il laisse à la postérité une prière devenue universelle, la Supplication à la Vierge de Pompéi, qu’il composa en 1883 et que Jean-Paul II qualifia de « chant d’espérance pour les âmes perdues ».« Le Rosaire, disait Bartolo Longo, est la douce chaîne qui nous relie à Dieu. » Le 19 octobre 2025, sur la place Saint-Pierre, le pape Léon XIV proclamera saint celui que le monde croyait perdu, rappelant à l’humanité entière que la lumière du Christ peut jaillir jusque du cœur des ténèbres.

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