Son visage a ému tout le Brésil : une jeune religieuse, ancien mannequin et miss, vendant des chapelets dans un bar populaire de Goiânia (capitale de l’État de Goiás, au centre du Brésil). Derrière cette image devenue virale, un itinéraire de foi et de courage. Kamila Cardoso, aujourd’hui connue sous le nom de Sœur Eva, raconte comment la perte, la prière et l’amour de Dieu ont transformé sa vie.Née dans l’État de Goiás, au cœur du Brésil, Kamila Rodrigues Cardoso découvre très jeune le monde du mannequinat. À huit ans, elle défile déjà pour des marques locales et participe à des séances photo. À seize ans, encouragée par ses amis, elle revient dans le milieu de la mode et, en quelques mois, décroche un titre de miss. Une carrière prometteuse semble s’ouvrir à elle.
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Mais derrière les sourires et les projecteurs, un drame personnel marque son enfance : la mort de son père, survenue lorsqu’elle n’avait que neuf ans. « Quand j’ai commencé à comprendre les choses, cela a été très difficile. L’agence de mannequins et les concours ne comblaient plus ce vide. Ma mère était toujours à mes côtés, mais il me manquait quelque chose, quelqu’un », confie-t-elle.
Ce manque, Kamila tente longtemps de le combler par le succès et la reconnaissance, sans y parvenir. À seize ans, invitée par des amis, elle découvre une paroisse de Goiânia, aujourd’hui rattachée à la Congrégation Sancta Dei Genitrix. Ce lieu devient pour elle un refuge. « Ce fut un moment très spécial de ma vie. J’ai commencé à fréquenter les messes et j’ai trouvé un apaisement profond dans mon âme, dans mon cœur et dans mes sentiments », se souvient-elle.Un jour, alors qu’elle assiste à une messe, Kamila aperçoit la mère supérieure Renata. Cette rencontre agit comme un choc intérieur. « Je l’ai vue passer et je l’ai trouvée magnifique. J’ai commencé à admirer la vocation religieuse et à me renseigner sur la vie des sœurs. » Peu à peu, la jeune femme comprend que Dieu l’appelle à une autre forme de beauté, celle de la vie donnée.À dix-huit ans, elle quitte le monde de la mode pour entrer dans la vie religieuse. Après deux années de vœux provisoires, elle s’engage définitivement et prend le nom de Sœur Eva, symbole de renaissance et de foi retrouvée.
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En 2025, une vidéo la montre dans un bar de Goiânia, vêtue de son habit, vendant des chapelets pour aider sa communauté. Les images deviennent virales sur les réseaux sociaux. Loin de la gêner, elle y voit « une forme d’évangélisation ». « J’ai tout abandonné parce que j’ai compris que c’était le meilleur chemin pour moi. Cela me permet d’aider davantage dans la charité et de consacrer ma vie à 100 % », explique-t-elle.Sœur Eva sillonne aujourd’hui différentes régions du Brésil pour soutenir des projets sociaux et venir en aide aux plus pauvres. Pour elle, chaque rencontre est un moyen de rendre visible la tendresse de Dieu. « Notre mission d’évangélisation va bien au-delà de la vente d’un chapelet. C’est aussi montrer à chacun qu’il n’est jamais seul, qu’il y a toujours une lumière prête à combler le vide intérieur », affirme-t-elle.
Son témoignage a touché de nombreux Brésiliens, croyants ou non, et redonné à la vie religieuse un visage jeune, lumineux et confiant. Dans un pays où la foi reste vivante mais souvent discrète, la figure de Sœur Eva rappelle que l’Évangile se prêche aussi par le sourire et la simplicité et aussi par la beauté.Et l’on ne peut s’empêcher d’espérer que, chez nous aussi, en France, d’autres jeunes femmes, y compris d’anciennes reines de beauté, trouvent le courage de suivre ce même chemin de foi, de service et de vérité.
