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Découverte de tags nationalistes sur une église classée à Poggio d’Oletta : indignation face à une atteinte au patrimoine sacré

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« Je suis indigné. Ils ont bombé un édifice classé, symbole de notre patrimoine. À quoi cela sert-il ? À rien, si ce n’est à salir et à blesser la mémoire collective"

À Poggio d’Oletta, en Haute-Corse, la petite église San Chirgu, joyau roman du XIe siècle classé Monument historique, a été la cible ce week-end de dégradations. Des inscriptions « Arabi Fora » et « FLNC », accompagnées d’un symbole de la Corse, ont été retrouvées sur ses murs.L’édifice, situé à l’écart du village, est l’un des témoins les plus anciens de la foi chrétienne dans la région. Son architecture romane sobre, ses pierres usées par les siècles, témoignent d’une présence chrétienne enracinée bien avant l’époque moderne. Classée au titre des Monuments historiques, la chapelle attire historiens, fidèles et visiteurs, qui viennent y admirer un patrimoine spirituel et culturel unique.

La découverte de ces tags a suscité une vague d’indignation. Sur les réseaux sociaux, les réactions dénoncent un acte « lamentable », « irrespectueux » et « provocateur ». Pour beaucoup, il ne s’agit pas seulement d’un vandalisme ordinaire, mais d’une atteinte à l’âme même de la Corse, où les clochers et les chapelles forment le cœur de chaque village.Contacté ce lundi 8 septembre, le maire Antoine Vincenti a exprimé sa colère :
« Je suis indigné. Ils ont bombé un édifice classé, symbole de notre patrimoine. À quoi cela sert-il ? À rien, si ce n’est à salir et à blesser la mémoire collective. Et c’est encore la collectivité, donc l’ensemble des citoyens, qui devra supporter le coût du nettoyage. »L’élu a annoncé qu’il déposerait plainte dès ce mardi. Le parquet de Bastia a ouvert une enquête pour « provocation publique à la discrimination » et « dégradation d’un bien public par inscription d’un dessin ou signe ». L’affaire a été confiée à la brigade de gendarmerie de Saint-Florent.

Au-delà du cadre judiciaire, l’acte revêt une signification plus profonde. Pour de nombreux habitants, toucher à une église, c’est profaner un lieu de prière et de silence, sanctifié par des générations de baptêmes, de mariages et de funérailles. Le diocèse d’Ajaccio, régulièrement confronté à ce type de dégradations, appelle au respect des lieux saints, rappelant que « les églises sont la maison de Dieu et le signe visible de la foi d’un peuple ».

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La Corse, comme le reste de la France, n’échappe pas à la recrudescence des dégradations d’édifices religieux. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, plusieurs centaines d’actes de vandalisme ou de profanation touchent chaque année des églises, souvent dans l’indifférence générale. Ces attaques posent la question du respect de la foi chrétienne dans une société où les symboles religieux sont de plus en plus fragilisés.L’église San Chirgu rappelle pourtant combien la civilisation corse s’est construite autour de ses chapelles, de ses processions et de ses fêtes paroissiales. Porter atteinte à ces murs, c’est s’attaquer à la mémoire spirituelle et culturelle de tout un peuple. quand on touche au sacré, c’est l’homme lui-même que l’on blesse, car il a besoin de lieux qui élèvent son âme et le relient à Dieu ».

Ce drame local dépasse donc les seules frontières d’un village. Il est un signe des tensions identitaires mais aussi du défi spirituel auquel est confrontée notre société. Défendre nos églises, c’est protéger à la fois la foi chrétienne et l’héritage vivant de la France.

Source France Bleu

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