Le préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi , le cardinal Víctor Manuel Fernández, a publié un communiqué cherchant à expliquer certaines choses ….Il indique notamment que ce seront « des bénédictions express de 10 à 15 secondes ...sans rituel » et « sans livre de bénédictions »….bref est-ce encore des bénédictions..?
Toujours dans un soucis d’expliquer un texte qui n’est accepté et acceptable, ni dans la forme ni dans le fond, par le plus grand nombre, Le préfet argentin indique que » Cette forme de bénédiction non ritualisée, par la simplicité et la brièveté de sa forme, ne prétend pas justifier quelque chose qui n’est pas moralement acceptable. »
Ne serait-ce pas là le constat de la pleine contradiction de cette vraie-fausse bénédiction qui s’adresse à des personnes qui eux-mêmes n’ont aucune volonté de se convertir mais seulement d’assumer leur erreur avec une dose de » bonne conscience » demandée et accordée par l’Eglise ?
Enfin le préfet indique « nous pouvons aider le peuple de Dieu à découvrir que ce type de bénédictions sont de simples canaux pastoraux qui aident les personnes à manifester leur foi, même si elles sont de grands pécheurs. »
L’Evangile parle bien de désir de conversion ..là est l’acte d’Amour…« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » Mc 1, 15, Nous posons la question :
Est-ce manifester sa foi que de ne pas renoncer au péché ? ou même d’essayer de commencer à y renoncer ?
La foi est une grâce reçue du Seigneur et comme toutes les grâces elle correspond au dessein divin donc ne peut souffrir les contradictions et les petits arrangements des hommes car elle est Vérité.
Voici le texte du Préfet Fernandez :
« Comment se présentent concrètement ces «bénédictions pastorales»?
Pour se distinguer clairement des bénédictions liturgiques ou ritualisées, les «bénédictions pastorales» doivent avant tout être très brèves (cf. n° 28). Ce sont des bénédictions de quelques secondes, sans Rituel et sans Livre des bénédictions. Si deux personnes s’ approchent pour l’implorer, on demande simplement au Seigneur la paix, la santé et d’autres choses bonnes pour ces deux personnes qui la sollicitent. On demande aussi qu’elles puissent vivre en pleine fidélité à l’Évangile du Christ et que l’Esprit Saint délivre ces deux personnes de tout ce qui ne répond pas à sa volonté divine et de tout ce qui a besoin d’une purification.
Cette forme de bénédiction non ritualisée, par la simplicité et la brièveté de sa forme, ne prétend pas justifier quelque chose qui n’est pas moralement acceptable. Il ne s’agit évidemment pas d’un mariage, mais il ne s’agit pas non plus d’une «approbation» ou d’une ratification de quoi que ce soit. Il s’agit simplement de la réponse d’un pasteur à deux personnes qui demandent l’aide de Dieu. Dans ce cas, le pasteur ne pose pas de conditions et ne veut pas connaître la vie intime de ces personnes.
Puisque certains ont exprimé leur difficulté à comprendre à quoi pourraient ressembler ces bénédictions, prenons un exemple concret: imaginons qu’au cours d’un grand pèlerinage, un couple de divorcés engagés dans une nouvelle union dise au prêtre: «S’il vous plaìt, donnez-nous une bénédiction, nous ne pouvons pas trouver de travail, lui est très malade, nous n’avons pas de maison, la vie devient très lourde: que Dieu nous aide!».
Dans ce cas, le prêtre peut dire une prière simple, semblable à celle-ci : «Seigneur, regarde tes enfants, accorde-leur la santé, le travail, la paix et l’aide réciproque. Délivre-les de tout ce qui contredit ton Évangile et donne-leur de vivre selon ta volonté. Amen». Et il conclut par un signe de croix sur chacun des deux.
Il s’agit de 10 ou 15 secondes. Y aurait-il un sens à refuser ce type de bénédiction à ces deux personnes qui l’implorent? Est-ce que cela ne vaut pas la peine de soutenir leur foi, qu’elle soit petite ou grande, de soutenir leurs faiblesses grâce à la bénédiction divine et d’offrir un canal à cette ouverture à la transcendance qui pourrait les conduire à être plus fidèles à l’Évangile?
Pour éviter toute ambiguïté, la Déclaration ajoute que lorsque la bénédiction est demandée par un couple en situation irrégulière, «bien qu’exprimée en dehors des rites prescrits par les livres liturgiques, [… ] cette bénédiction ne sera jamais accomplie en même temps que les rites civils d’union, ni même en relation avec eux. Ni non plus avec des vêtements, des gestes ou des paroles propres au mariage. Il en va de même lorsque la bénédiction est demandée par un couple de même sexe» (39). Il est donc entendu qu’elle ne doit pas avoir lieu en un lieu important d’un édifice sacré ni devant l’autel car cela créerait de la confusion.
Par conséquent, chaque évêque dans son diocèse est autorisé par la Déclaration Fiducia supplicans à permettre ce type de bénédictions simples, avec toutes les recommandations de prudence et d’attention, mais en aucun cas il n’est autorisé à proposer ou à mettre en œuvre des bénédictions qui pourraient ressembler à un rite liturgique.
Catéchèse
Peut-être qu’en certains lieux une catéchèse sera nécessaire pour faire comprendre que ce genre de bénédictions n’est pas une ratification de la vie menée par ceux qui la demandent. Elles sont encore moins une absolution car ces gestes sont loin d’être un sacrement ou un rite. Ce sont de simples expressions de proximité pastorale qui n’ont pas les mêmes exigences qu’un sacrement ou un rite formel. Nous devrons nous habituer à accepter que si un prêtre donne ce genre de bénédiction simple, il n’est pas hérétique, il ne ratifie rien et il ne nie pas la doctrine catholique.
Nous pouvons aider le peuple de Dieu à découvrir que ce type de bénédictions sont de simples canaux pastoraux qui aident les personnes à manifester leur foi, même si elles sont de grands pécheurs.
Par conséquent, en donnant cette bénédiction à deux personnes qui s’approchent spontanément pour l’implorer, nous ne les consacrons pas, nous ne les félicitons pas et nous n’approuvons pas ce type d’union.
En réalité, il en va de même lorsque nous bénissons des individus, car l’individu qui demande une bénédiction -et non pas l’absolution- peut être un grand pécheur, mais nous ne lui refusons pas, pour ce motif, ce geste paternel au milieu de sa lutte pour survivre.
Si cela est éclairé par une bonne catéchèse, nous pouvons nous libérer de la peur que nos bénédictions n’expriment quelque chose d’inadéquat. Nous pourrions être des ministres plus libres et peut-être plus proches et plus féconds, avec un ministère empli de gestes de paternité et de proximité, sans craindre d’être mal compris.
Demandons au Seigneur nouveau-né de répandre sur tous une bénédiction généreuse et gratuite, afin que nous puissions vivre une année 2024 sainte et heureuse.
Victor Manuel Card. FERNANDEZ, Préfet« – Extrait de Vatican News.