Depuis le 15 mars et jusqu’au 13 juillet 2024 se tient aux Missions Etrangères de Paris ( 128 rue du Bac, 75007 Paris ) une exposition retraçant l’histoire de la présence chrétienne au Japon. ( du mardi au samedi de 10h à 18h ).
Avec l’avènement de l’ère Meiji en 1868, le Japon met officiellement fin à sa politique d’isolement débutée au XVIIe siècle. Peu de temps avant cela, le Père Bernard Petitjean (1829-1884) des Missions Étrangères de Paris (MEP) avait établi sa présence à Nagasaki et érigé une église, consacrée en février 1865.
Quelques semaines après son ouverture, des pêcheurs et artisans modestes, descendants des anciens chrétiens japonais (Kakure Kirishitan), intrigués par cette nouvelle construction, ont discrètement fait connaître leur présence au missionnaire. Malgré leur isolement total pendant deux siècles et demi et les lourdes représailles encourues en cas de dénonciation, ils ont conservé leur foi et préservé la transmission de certaines prières.
En 1889, la promulgation de la constitution Meiji a accordé de nombreuses libertés aux sujets de l’Empereur, incluant la liberté religieuse, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle expansion du christianisme à travers tout l’archipel.
Le « siècle chrétien »
L’arrivée de saint François-Xavier au Sud du Japon, dans la ville de Kagoshima, province de Satsuma, en 1549, se place dans le contexte politique de la fin des royaumes combattants et aux premières tentatives d’unification du Japon par les trois chefs de guerre Oda Nobunaga, Hideyoshi Toyotomi et Ieyasu Tokugawa.
Rapidement, l’expansion du catholicisme est assez notable et engendre la conversion de plusieurs gouverneurs (daïmyō) de différentes régions autour de Nagasaki. Progressivement, la multiplication de la présence des missionnaires jésuites et la permission d’évangéliser accordée par les autorités locales fait augmenter le nombre des baptisés.
En 1579, débarque sur les côtes nippones le jésuite d’Alexandre Valignano (1539-1606), avec le titre de visiteur des missions en Inde et Extrême-Orient. Celui-ci mène une politique d’inculturation de la foi chrétienne dans l’archipel.
En 1582, avec le soutien de trois daïmyō chrétiens, dont un des chefs les plus puissants de l’île de Kyūshu, Ōtomo Sōrin, il organise l’envoi de la première ambassade à destination de l’Europe. Composée de quatre jeunes samouraïs chrétiens, l’ambassade Tenshō arrive à Lisbonne puis à Rome et rencontre le pape Grégoire XIII, le 23 mars 1585.
À la même époque, Valignano encourage la création d’une école d’art florissante à Nagasaki ainsi que les débuts de l’imprimerie au Japon (1591) en faisant éditer différents manuels de piété ou des reproductions d’images religieuses. Cependant, une première interdiction du christianisme au Japon est édictée par le shōgun Toyotomi Hideyoshi en 1587, ordonnant aux missionnaires de quitter le Japon. Dix ans plus tard, la situation s’est encore dégradée pour les très nombreux chrétiens japonais comme en témoigne la crucifixion de vingt-six martyrs à Nagasaki, le 5 février 1597.
La clandestinité Progressivement…
A partir de 1614, les shōgun promulguent un ensemble de lois dans le but d’éliminer le catholicisme et d’instaurer un contrôle étroit de la population. Le premier volet de cette politique est l’obligation pour chaque famille d’être enregistrée auprès d’un temple bouddhiste. À partir de 1619, Dossier de presse d’abord à Nagasaki puis dans tout le pays,
des panneaux (kōsatsu) sont installés dans les villes et villages pour rappeler l’interdiction du christianisme et encourager à la dénonciation des chrétiens contre une récompense importante. Ces panneaux ne seront supprimés qu’en 1873. Les premiers martyres importants ont lieu à Kyōto en 1619, puis de nouveau à Nagasaki en 1622 et Edo (Tōkyō) en 1623.
La torture systématique apparaît au cours des années 1630 dans le but de favoriser l’apostasie comme le montre, par exemple, le film Silence réalisé en 2016 par Martin Scorsese.
Nous vous invitons à venir découvrir l’épopée de ces chrétiens du Japon qui au cours des siècles ont su témoigner de la présence de Notre Seigneur au pays du soleil levant.
Informations générales
ENTREE LIBRE
Exposition ouverte du mardi au samedi, de 10h00 à 18h00
Visite guidée tous les mardis à 15h : S’INSCRIRE
Visite guidée tous les samedis à 15h : S’INSCRIRE
Commissariat de l’exposition :
Mme Sylvie Morishita, docteur en théologie catholique
Père Antoine de Monjour, prêtre des MEP, coordinateur de l’IRFA
M. Jacques Charles-Gaffiot, historien d’art
avec le concours
du Service animation des MEP :
Mme Marie-Caroline Vaudoyer–Poisson
Melle Azénor Chalmel
Source Missions Etrangères de Paris