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Dieu dérange encore : Charlie Hebdo en état de choc

Chapelle Sixtine - Michel-Ange
Chapelle Sixtine - Michel-Ange
Dans un article publié le mercredi 4 juin 2025, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Jean-Loup Adenor, s’indigne qu’un magazine chrétien ose mêler foi et raison. Une réaction qui en dit long sur l’intolérance des nouveaux cléricaux athées, plus prompts à moquer qu’à comprendre

Réponse à Adenor

Il suffit aujourd’hui d’un journal tiré à quelques milliers d’exemplaires, de quelques affiches en kiosque et de titres comme « Le miracle de Fatima » ou « 1 000 raisons de croire », pour que le cœur du progressisme militant se mette à battre la chamade. Dans un article intitulé « La science au secours de Dieu ? Le braquage continue », Jean-Loup Adenor, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, n’y va pas par quatre chemins : pour lui, la foi est un mensonge, l’apologétique une imposture, et les scientifiques croyants de dangereux manipulateurs.

Le scandale ? Le succès massif rencontré par cette publication chrétienne lancée par Olivier Bonnassies avec le soutien de Michel-Yves Bolloré, frère de Vincent, ce qui, dans certains milieux, équivaut à pactiser avec le diable… ou pire encore, à financer une messe. Autant dire que tout est déjà jugé, condamné, excommunié médiatiquement.Il faut dire que ce que Charlie Hebdo redoute le plus, ce n’est pas le fondamentalisme, mais le fait que l’on puisse croire intelligemment. Que l’on ose associer science et foi, que l’on parle de physique quantique et de Dieu sans éclater de rire, voilà qui provoque chez Adenor une crise de nerfs journalistique.

Il faut croire que, pour cette élite éditoriale, la science est désormais un dogme, elle n’explique pas seulement le monde, elle interdit toute autre lecture de celui-ci. Et que des intellectuels comme Bonnassies ou Bolloré, qui ont déjà connu un succès phénoménal avec leur livre Dieu. La science. Les preuves, vendu à plus de 250 000 exemplaires, puissent récidiver avec un journal populaire, voilà qui est jugé insupportable. Surtout quand ce journal ose réaffirmer des vérités chrétiennes que la République, paraît-il, aurait reléguées au rayon des contes.

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« Le journal [1 000 raisons de croire] n’est qu’un prétexte », reconnaît Olivier Bonnassies dans La Croix. Oui, un prétexte pour remettre Dieu au cœur du débat public. Et cela, Charlie ne le supporte pas. Car ce journal devenu tragiquement prévisible ne connaît plus que deux registres, l’insulte et la panique morale face à tout ce qui relève du sacré.Adenor parle de « prosélytisme de masse ». Comme si l’affichage d’un message chrétien dans l’espace public, message qui a façonné l’histoire, la culture et même le calendrier français, constituait une forme de subversion. Il y a là une étrange inversion, jadis, on accusait l’Église d’imposer le silence. Aujourd’hui, ce sont les athées qui s’agitent pour bâillonner la foi.

Faut-il rappeler que l’apologétique, loin d’être une manipulation, est une discipline exigeante, fondée sur la raison et la recherche du vrai ? Saint Justin, saint Thomas d’Aquin, Pascal ou Jean-Paul II s’y sont illustrés. Que cette tradition retrouve un écho en 2025 n’est pas une régression, mais une espérance. Ce n’est pas Dieu qui recule. C’est l’athéisme militant qui, face à une foi qui pense, se décompose.

Et l’on en vient à se demander, si Dieu n’existait vraiment pas, pourquoi faudrait-il autant d’encre pour tenter de L’effacer ?

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