Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé son intention d’engager la dissolution de l’organisation catholique traditionaliste Civitas. Cette décision fait suite au discours antisémite prononcé par l’essayiste controversé Pierre Hillard lors des universités d’été de l’organisation. Darmanin a condamné fermement ces propos et a saisi le procureur de la République.
Les propos de Pierre Hillard ont suscité de vives condamnations de la part de nombreuses personnalités politiques, dont Jean-Luc Mélenchon de LFI et des membres de Renaissance. L’Union des étudiants juifs de France et la Licra ont également exprimé leur désapprobation. Mathilde Panot, présidente des députés LFI, a annoncé qu’elle saisirait la procureure de la République. Étonnamment, Jean-Luc Mélenchon a salué la réponse de Darmanin et a soutenu la dissolution de Civitas.
«Vous avez eu un événement en septembre 1791, la naturalisation des Juifs».
«Avant 1789, un Juif, un musulman, un bouddhiste ne pouvaient pas devenir Français. Pourquoi ? Parce que c’étaient des hérétiques»,
avait-il poursuivi avant d’ajouter:
«La naturalisation de Juifs en 1791 ouvre la porte à l’immigration».
Pierre Hillard avait alors estimé qu’il
«faudrait peut-être retrouver la situation d’avant 1789».
Civitas avait été éligible au financement des partis politiques en 2016.
Le mouvement avait soutenu la candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022 et avait organisé des actions controversées par le passé. En mai, des manifestants proches de Civitas avaient perturbé un concert à Carnac, entraînant l’ouverture d’une enquête pour violence volontaire et entrave à la liberté d’expression.
En avril, des associations avaient déposé plainte contre Civitas pour discrimination en raison de l’identité de genre, après l’annulation d’un concert de Bilal Hassani. En février, Alain Escada, président de Civitas, avait appelé à une manifestation contre un projet de centre d’accueil de demandeurs d’asile à Saint-Brévin.
Gérald Darmanin affirme que «l’antisémitisme n’a pas sa place dans notre pays», ce qui motive sa décision de demander la dissolution de Civitas. Cette annonce marque un pas important dans la lutte contre les discours de haine et l’antisémitisme en France.