C’était dimanche soir à la Beaujoire, avant le coup d’envoi du match de Ligue 1 entre Nantes et le PSG , Waldemar Kita a remis à Marquinhos un trophée de la Ligue des champions en chocolat et un cadre représentant la Tour Eiffel avec la célèbre coupe aux grandes oreilles. L’instant se voulait festif et chaleureux. Mais les micros de Ligue 1+ ont capté quelques mots du président nantais : « Vous les Brésiliens, vous vous adaptez bien, vous êtes chrétiens. »Rapidement, l’extrait a circulé sur les réseaux, donnant lieu à des réactions indignées. Pour certains, il s’agissait d’une phrase maladroite, pour d’autres d’une distinction inutile entre communautés.
L’Equipe précise que l’entourage du dirigeant canari a réagi pour calmer les choses : « Il n’y a aucune polémique, assure-t-on. Les deux hommes échangeaient sur leurs vies personnelles et familiales respectives. Waldemar Kita, étant lui-même français d’origine polonaise, a évoqué sa vie en France, comme Marquinhos, qui lui disait y être très heureux avec sa famille depuis 13 ans, en passant par leur culture chrétienne commune. Il s’agissait d’une conversation personnelle et informelle sur leurs vies de famille respectives qui comprend plusieurs points communs. »
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Marquinhos, capitaine exemplaire du PSG, n’a jamais caché sa foi chrétienne. Comme beaucoup de joueurs brésiliens, il témoigne régulièrement de ses convictions, que ce soit sur le terrain ou dans sa vie privée. Dans un football mondialisé, où les appartenances religieuses sont multiples, cette sincérité ne pose aucun problème. Mais en France, où la laïcité est souvent interprétée comme une mise à l’écart du religieux, certains s’empressent de scruter chaque mot lié à la foi chrétienne pourtant fondatrice de notre histoire.Cet épisode illustre la difficulté française à parler sereinement de religion. Là où d’autres pays accueillent volontiers les témoignages de foi des sportifs, la France tend à y voir matière à suspicion. Pourtant, rien dans la phrase de Waldemar Kita n’avait valeur d’exclusion. Il voulait au contraire souligner un point commun avec le capitaine du PSG, au-delà de leurs différences d’origine.
Cet échange, au-delà des micros et des interprétations, rappelle une réalité simple : le football n’est pas seulement un spectacle ou une performance. Il met en présence des hommes avec leurs histoires, leurs racines et leurs convictions. Marquinhos ne s’est pas seulement intégré par ses qualités sportives, mais aussi par la force tranquille de sa foi et de sa vie familiale. C’est peut-être ce que Waldemar Kita voulait souligner en voyant en lui autre chose qu’un joueur : un homme enraciné, fidèle à ce qu’il est.En tout cas, le fait que Marquinhos soit chrétien, sans jamais s’en cacher, ne pose aucun problème aux dirigeants musulmans du PSG, qui respectent pleinement son témoignage de foi. En revanche, certains semblent aujourd’hui guetter la moindre excuse, le moindre geste ou la moindre parole pour rendre suspect, ou pire encore, le fait d’être chrétien en France. Ce climat de défiance interroge : la foi chrétienne, autrefois considérée comme un socle commun de notre pays, doit-elle désormais se justifier en permanence ?