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Donald Trump est intervenu pour demander la libération du catholique Jimmy Lai détenu à Hong Kong

Jimmy Lai et le président Trump - DR
Jimmy Lai et le président Trump - DR
« Je n’ai pas dit à 100 % que j’allais le sauver. J’ai dit que j’allais à 100 % en parler, et j’en ai déjà parlé au président Xi Jinping"

Nous évoquions dans notre article du 16 août Jimmy Lai comme symbole de la persécution des catholiques en Chine. À 77 ans, affaibli par plus de 1 700 jours d’isolement, l’homme d’affaires converti au catholicisme attend une sentence qui pourrait équivaloir à une condamnation à mort déguisée. Son fils Sébastien a lancé un cri d’alarme : « Oui, il mourra en prison. » Aujourd’hui, c’est Donald Trump lui-même qui affirme avoir interpellé Xi Jinping sur ce cas devenu emblématique.Alors que le procès du magnat de la presse catholique et militant pro-démocratie Jimmy Lai touche à sa fin, l’ancien président américain Donald Trump a affirmé avoir déjà évoqué son cas avec le président chinois Xi Jinping.

Dans une interview accordée à Fox News la semaine dernière, Trump a précisé :

« Je n’ai pas dit à 100 % que j’allais le sauver. J’ai dit que j’allais à 100 % en parler, et j’en ai déjà parlé [au président Xi Jinping]. Je vais faire tout ce que je peux pour le sauver. » Le président américain a ajouté : « C’était une période très dure de l’histoire de la Chine. Avec tout cela, son nom est déjà entré dans le cercle des discussions que nous avons, et nous verrons ce que nous pourrons faire. »

Jimmy Lai, 77 ans, est détenu depuis août 2020 en vertu de la loi sur la sécurité nationale (NSL) imposée par Pékin à Hong Kong. Déjà condamné en décembre 2022 à six ans de prison pour fraude, assortis d’une interdiction de diriger pendant huit ans et d’une amende de deux millions de dollars hongkongais, il comparaît aujourd’hui pour « collusion avec des puissances étrangères », un chef d’accusation qui pourrait lui valoir la réclusion à perpétuité.Son procès, ouvert en décembre 2023, a été retardé à plusieurs reprises, notamment en raison d’un typhon et de problèmes de santé. Les audiences de clôture sont désormais en cours. Ses avocats dénoncent un « procès-spectacle » tandis que Human Rights Watch parle de charges « fabriquées ».Dans une lettre ouverte en 2023, le cabinet britannique Doughty Street Chambers qualifiait déjà les accusations de fraude de « fallacieuses » et rappelait que l’arrestation de Lai n’était due qu’à son engagement pacifique pour la démocratie et au rôle de son journal Apple Daily.Fondateur du tabloïd Apple Daily en 1995, Jimmy Lai est une figure de la liberté de la presse à Hong Kong. Son journal, critique du Parti communiste chinois, a été contraint à la fermeture en 2021.

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Converti au catholicisme en 1997 grâce au cardinal Joseph Zen, Jimmy Lai est considéré comme l’une des voix les plus courageuses face à Pékin. Pour le procureur Anthony Chau, il n’est qu’un « radical politique » cherchant à « attiser la haine contre les autorités centrales ». Depuis son arrestation, Lai a déjà passé près de 1 700 jours en prison, dont 23 heures par jour en isolement. Ses rares sorties se font sous haute surveillance, séparé des autres détenus. En raison de la chaleur humide de Hong Kong, l’absence de climatisation dans sa cellule fragilise sa santé. Ces derniers jours, il a même dû porter un moniteur cardiaque lors des audiences, après des palpitations inquiétantes.

Human Rights Watch a dénoncé vendredi dernier une situation « outrageusement cruelle » et appelé à sa libération immédiate : « Détenir un homme de 77 ans en isolement prolongé alors que sa santé décline est scandaleusement inhumain. Les gouvernements concernés doivent exiger sa libération immédiate, pour lui-même et pour la liberté de la presse à Hong Kong et en Chine. »

Lors de la campagne présidentielle, Donald Trump avait affirmé :  » Cent pour cent, oui. Je le ferai sortir. Ce sera facile de le faire sortir. » Aujourd’hui, ses déclarations se veulent plus prudentes : « C’est un homme respecté, un homme bien. Mais vous pouvez comprendre que le président Xi ne sera pas exactement enthousiaste à l’idée de le libérer. »

Malgré ce ton plus mesuré, le président Trump assure donc avoir déjà mis le nom de Jimmy Lai « sur la table » lors de ses discussions avec Pékin.Au-delà de son destin personnel, Jimmy Lai incarne désormais la répression qui frappe les catholiques et les partisans de la liberté en Chine. Des cardinaux comme Timothy Dolan à New York, mais aussi de nombreux juristes et militants, ont appelé à son élargissement.Pour ses défenseurs, chaque jour qui passe rapproche un homme affaibli de la mort. Mais pour beaucoup de catholiques à travers le monde, Jimmy Lai demeure l’homme qui a choisi le Christ et la liberté plutôt que l’exil et le compromis.

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