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Du cardinal Koch au cardinal Roche, le pape Léon XIV écoute et prépare le renouveau de l’Église

Le Pape Léon XIV -  DR
Le Pape Léon XIV - DR
En recevant ce mardi 3 juin huit personnalités de la Curie et du corps diplomatique, le pape Léon XIV manifeste une ligne claire : restaurer l’unité, redresser la liturgie et raviver l’espérance des fidèles

Ces rencontres, bien que brèves, offrent un aperçu clair de la direction que veut prendre le nouveau pontificat : une Église fidèle à sa tradition, attentive à la liturgie, rigoureuse dans sa gouvernance et ouverte aux relations internationales fondées sur le respect de la vérité.

Le cardinal Kurt Koch, préfet du Dicastère pour la Promotion de l’Unité des chrétiens, a été le premier à être reçu. Théologien discret mais ferme, il s’est toujours opposé à toute dérive relativiste dans le dialogue œcuménique. Attaché à la centralité de la vérité révélée, il incarne une conception exigeante mais juste de l’unité des chrétiens. Sa présence auprès du Saint-Père confirme que ce dicastère pourrait être désormais orienté vers une unité fondée sur la foi catholique intégrale.

Peu après, le Saint-Père a accueilli M. Keith John Pitt, nouvel ambassadeur d’Australie près le Saint-Siège, venu présenter ses lettres de créance. Ancien député australien, connu pour ses positions conservatrices, M. Pitt représente un pays où les tensions autour des questions bioéthiques, de la liberté religieuse et de la famille sont de plus en plus vives. Le choix d’un diplomate expérimenté et solidement ancré dans ces combats laisse espérer un dialogue franc et constructif entre l’Église et les autorités australiennes.

Le pape a ensuite reçu le cardinal Arthur Roche, préfet du Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements. Nommé à ce poste stratégique sous le pontificat précédent, il s’est tristement illustré par une série de décisions qui ont profondément blessé une partie fidèle et paisible de l’Église : restrictions sévères contre la messe traditionnelle, limitation des sacrements dans leur forme ancienne, marginalisation des communautés attachées à la liturgie tridentine. Loin de promouvoir la paix liturgique, il a contribué à creuser un fossé entre Rome et de nombreux fidèles. Sa présence auprès du pape Léon XIV suscite des interrogations légitimes : le nouveau pape, soucieux d’apaiser les divisions sans renier la tradition, cherchera-t-il à obtenir un changement d’attitude ou une clarification des orientations à venir ? Beaucoup espèrent un tournant, voire une réorganisation profonde de ce dicastère dont la mission devrait être de protéger la beauté et la dignité du culte, non de le restreindre.

Le cardinal jésuite Gianfranco Ghirlanda, canoniste reconnu et ancien recteur de l’Université pontificale grégorienne, a lui aussi été reçu. Il fut nommé par le pape François comme patron de l’Ordre de Malte, où il mena une réforme juridique controversée. Sa rencontre avec le pape Léon XIV pourrait signaler un désir de clarification ou de recentrage sur les fondements canoniques de certaines institutions pontificales. Sa compétence est indéniable, mais sa vision devra s’accorder avec la volonté du nouveau pape de restaurer une saine gouvernance dans l’Église.

Deux nouveaux ambassadeurs ont ensuite présenté leurs lettres de créance : M. Víctor Valdemar Suárez Díaz pour la République dominicaine et M. Pitt pour l’Australie. Ces rencontres, bien que protocolaires, s’inscrivent dans la tradition diplomatique du Saint-Siège, toujours soucieux de défendre la paix, mais aussi la dignité de la personne humaine et la liberté de l’Église.

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Le cardinal Stanisław Ryłko, archiprêtre de la basilique Sainte-Marie-Majeure, a été reçu à son tour. Ce cardinal polonais, formé sous Jean-Paul II et longtemps engagé dans la pastorale des laïcs, demeure un défenseur de la foi populaire, mariale et enracinée. Sa basilique, consacrée à la Mère de Dieu, est l’un des cœurs spirituels de Rome. Cette audience pourrait témoigner de la volonté du pape Léon XIV de réaffirmer la centralité du culte marial et de la dévotion simple mais profonde du peuple fidèle.Le pape a également reçu Mgr Renato Tarantelli Baccari, récemment nommé évêque auxiliaire et vice-gérant du diocèse de Rome. En charge de la coordination pastorale dans le diocèse du pape, Mgr Tarantelli incarne une nouvelle génération d’évêques italiens, plus soucieux de la rigueur doctrinale et de la proximité avec les prêtres. Sa nomination en janvier dernier, lors d’une cérémonie en présence du pape, avait déjà été remarquée pour sa solennité et son message clair d’autorité spirituelle.

Enfin, le Saint-Père a rencontré Mgr Alejandro Arellano Cedillo, doyen du Tribunal de la Rote Romaine. En cette époque où la vérité sur le mariage est souvent déformée, le rôle de ce tribunal est essentiel. La présence de son doyen auprès du pape montre que la justice canonique, et notamment les causes de nullité matrimoniale, reste un domaine que Léon XIV entend aborder avec fermeté et clarté.

Par ces huit audiences, le pape Léon XIV poursuit discrètement mais sûrement la mise en œuvre d’un pontificat placé sous le signe de la vérité, de l’unité doctrinale et de la dignité liturgique. Loin des discours confus, il agit avec méthode et reste à l’écoute.

Source Bollettino Vaticano

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