La réouverture tant attendue de Notre-Dame de Paris se dessine, mais a quoi s’attendre ? Le 7 décembre, les portes de la cathédrale s’ouvriront à nouveau après des années de restauration. Et pourtant, ce jour de retrouvailles spirituelles devant l’autel sacré semble se transformer en soirée mondaine où « grands artistes » et célébrités défileront sous les projecteurs. Que dire de cette « profanation festive « ?
Si Notre-Dame, symbole de la foi chrétienne, devient le décor d’un spectacle public en mondiovision , que restera-t-il du sacré, de la prière, du silence . L’on nous annonce un spectacle après les Vêpres, comme si les Vêpres étaient la première partie d’une soirée toute entière laïque dont la priorité des invités sera de se montrer plutôt que de rendre grâce à Dieu
Citons un concert avec la présence possible de Paul McCartney, Bono, ou encore des performances orchestrales et vocales de grands noms internationaux, voilà ce que nous promet le programme. Des artistes de renom, certes, mais sont-ils à leur place dans ce lieu conçu non pour l’adoration des foules, mais pour l’adoration de Dieu ? Si certains se réjouissent d’une « cérémonie populaire et rassembleuse », d’autres, comme le Pape François, semblent garder une distance face à cette vision de « réouverture laïquement festive ».
Le programme, aussi flou soit-il, laisse présager une transformation de Notre-Dame en salle des fêtes plutôt qu’en lieu de prière. Un discours présidentiel, la diffusion d’images sur France 2, des artistes qui se produisent pour des invités triés sur le volet… l’ambiance rappelle plus les projecteurs d’un festival de Cannes que la sérénité d’une cathédrale. Certes, le monument appartient à l’État, mais ne devrait-on pas rappeler qu’il s’agit avant tout d’une cathédrale, d’un lieu sacré ? L’autel, le tabernacle, et la Vierge Marie ne sont pas là pour jouer le second rôle dans un spectacle à paillettes.
Les catholiques méritent mieux qu’une soirée mondaine, qu’une parade de célébrités. Ce jour-là, nous attendions une célébration humble, tournée vers le recueillement, la prière, et la mémoire de cette cathédrale brûlée en 2019. Au lieu de cela, c’est un spectacle « populaire et rassembleur » qui s’annonce, comme si l’enjeu était d’abord de « rassembler les foules » plutôt que de les orienter vers l’essentiel, vers le mystère de la foi. La beauté de Notre-Dame ne se révèle pas dans les flashs des caméras, mais dans la simplicité et la profondeur du silence.
À ceux qui transformeront ce sanctuaire en scène de spectacle, rappelons que Notre-Dame n’est pas une vitrine ni un lieu pour « se faire voir » mais pour rencontrer Dieu. Alors Gardons-nous de faire de ce retour un prétexte pour la mondanité ,Notre-Dame a besoin de prière, pas de paillettes.
« Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 2,13-22.
