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Tribune Chrétienne

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[ EDITORIAL] La charité chrétienne et les limites de l’humanisme

En écoutant le Pape François lors de la clôture des journées méditerranéennes on ne peut que partager cette émotion, cette compassion face au drame des centaines d’hommes morts dans la méditerranée en venant chercher un ailleurs en Europe.

En dépassant l’émotion et en essayant de déchiffrer la théologie du dialogue mise au centre des discours du Souverain pontife, l’on s’interroge sur la véritable destination de cette approche ; allons-nous vers un humanisme utopique …?

En effet la théologie du dialogue cherche à réinterpréter la singularité chrétienne en prenant en compte les richesses des autres religions. Cette théologie aspire à enrichir la compréhension du Mystère de Dieu en explorant les lumières émanant des diverses traditions religieuses.

Cependant le dialogue interreligieux atteint toutes ses limites car il tend à effacer l’absolu du Christ Lui-même.De plus, une volonté excessive de s’enrichir des autres religions au nom du dialogue peut remettre en cause la doctrine chrétienne, pouvant aller jusqu’à compromettre des éléments fondamentaux tels que la Sainte Trinité. (du point de vue de l’islam) .

L’humanisme et la charité chrétienne sont deux approches distinctes de la vie et de l’aide aux autres.

L’humanisme, axé sur l’homme, cherche à promouvoir le progrès humain sur Terre. Ses partisans s’efforcent d’améliorer la vie des individus, de favoriser l’altruisme et de travailler pour le bien-être collectif ici-bas , l’idéologie marxiste en est un des exemples qui prône l’égalitarisme, niant toute différence, et non l’égalité dans la différence.

D’un autre côté, la charité chrétienne se tourne vers le Seigneur, plaçant sa foi dans la vie éternelle offerte par Dieu. Les chrétiens sont appelés à aimer leurs semblables et à leur venir en aide conformément aux enseignements du Christ.

La charité chrétienne peut être considérée comme un humanisme éclairé par l’Esprit, prenant en compte à la fois les joies que l’on peut apporter à autrui et les souffrances qui font partie de ce monde selon le dessein divin, car nous ne sommes pas appelés à vivre le paradis sur terre mais à témoigner en vue de notre destination finale, le royaume des cieux.

Cette charité opère dans un cadre “défini par Dieu” et peut parfois susciter l’incompréhension de ceux qui ne partagent pas cette foi, car elle ne répond pas systématiquement aux attentes purement humaines.

Sans rentrée dans une idéologie de lutte des classes le Seigneur Lui-même n’a t-il pas dit :

« Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous » (Mc 14,7)

ce qui ne veut pas dire qu’il faut ignorer ces pauvres , bien au contraire , la charité chrétienne est destinée à alléger ce fardeau de la pauvreté.

Dans le contexte actuel de la crise des migrants en Europe, ces distinctions entre humanisme et charité chrétienne semblent prendre une importance particulière.

L’Europe est confrontée à un dilemme usant d’un humanisme parfois hypocrite, car les vrais responsables de ces catastrophes humanitaires se trouvent dans les pays d’origine des conflits et sur la scène internationale qui reste inactive et feint d’ignorer les conséquences désastreuses de l’immigration sans discernement surtout avec des populations qui viennent avec leur foi en un autre dieu…

Par ailleurs, la charité chrétienne appelle à accueillir les étrangers et tout homme en souffrance quelle que soit sa nationalité, sa foi car tout homme est son prochain et il mérite respect et dignité, cela empêche-t-il t une évaluation réaliste des implications au niveau des sociétés ?

Au sein de l’Eglise le modernisme qui prône un plein multiculturalisme semble minorer les effets du choc des croyances, du choc des civilisations.

Sommes-nous tous frères par la volonté d’une bonne intention humaine ou par la foi dans l’Esprit et dans Le Seigneur Jésus Christ ?

Sommes-nous tous appelés à être un seul peuple possiblement uni dans les différences de nos cultures ou sommes-nous tous appelés comme un même peuple uni dans le corps du Christ ?

Un des exemples les plus forts de la puissance d’assimilation et d’intégration de la foi est Israël ; venus de toutes les parties du monde , de toutes origines, de toutes ethnies avec des langues différentes, la foi est le ciment , le liant indéfectible de ce pays.

Alors, l’on peut être passablement désorienté et tiraillé entre un réflexe de repli sur Notre Vérité et la volonté d’appliquer la charité chrétienne en surpassant une vision immédiate et purement sociétale, c’est-à-dire une charité à tous sans préalable, sans faire état de de la moindre contingence culturelle et sociétale ?

“Si vous ne pouvez pas les intégrer dans votre pays, accompagnez-les et intégrez-les dans leur pays” Pape Francois

Cette phrase du Pape François passée inaperçue est frappée de bon sens, elle est la solution à ce drame humain.

Car avec un très grand optimisme nous pouvons envisager que ces peuples seront autant de populations avec qui co-exister, échanger, s’enrichir ou même à qui faire découvrir Le Seigneur .. mais si nous ne partageons pas la foi, le socle et le fondement de toute véritable fraternité que partagerons-nous ? des habitudes de consommation ?

En relisant l’histoire des peuples et l’histoire de l’humanité l’on comprend que la religion est la condition fondamentale d’intégration, d’assimilation alors interrogeons-nous sur cette mosaïque de foi, est-elle le trésor évoqué ?

Le véritable trésor n’est-il pas déjà d’avoir la grâce de croire en Jésus Christ …que pouvons-nous espérer de mieux , le partager …mais l’accepteront-ils ?

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