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[ Editorial ] Le club des 6000 n’a pas le monopole du cœur…

La récente tribune de 6000 chrétiens reprise par le journal La Croix rassemble un collectif de laïcs et religieux qui semblent déjà “insoumis” et qui, au nom des “valeurs chrétiennes”, s’introduit dans le débat politique pour clairement orienter le vote des fidèles.


Loin de tout parti pris politique, nous pensons qu’il n’est pas bon pour des chrétiens pratiquants ou non de tenter d’influencer le choix d’un vote qui appartient à chacun.
Parce qu’une opinion politique est le reflet d’un choix sur le programme d’un parti politique ou d’un homme, sur les choses du monde, on ne peut user et abuser du “bon sens chrétien” et de la parole de l’Évangile qui elle est intangible et source de Vérité, pour tenter d’orienter le vote des chrétiens.


« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Marc 12,17

On associe à cette phrase de Jésus, une séparation entre deux sphères distinctes, celle du religieux et celle du politique. Toute la différence est faite sur l’usage des pouvoirs qu’ils soient religieux ou politiques, et même si le chrétien doit témoigner et vivre les valeurs de l’Évangile dans sa vie de tous les jours, on constate que les bonnes valeurs chrétiennes et l’humanisme revendiqués par ces signataires semblent déjà orientés à sens unique, donc le “mauvais usage” est là pour servir une opinion et non plus la Vérité.

Cette tentation politique ressemble plus à une compromission idéologique qu’à l’expression d’une bienveillance de bonne nature.


Des choix de société fondamentaux sont systématiquement mis de côté pour renforcer une espèce de propagande du bon sens chrétien. L’on assiste à un chapelet de contradictions : pas d’allusion à l’avortement, dénoncé comme un crime par le pape François lui-même. Pas d’allusion à l’euthanasie, véritable droit de tuer… mais toujours cet humanisme qui sait détester mais pas comprendre.


Comment ne pas écouter et tenter de comprendre des choix motivés par le désespoir ou la colère de certains Français ?


Cette inclusion à gauche semble reprocher aux autres ce qu’ils ne souhaitent pas s’appliquer à eux-mêmes ; Intolérance et vision clanique des choses.


Face à cette tribune initiée par Foucauld Giuliani, philosophe qui se dit éclairé et engagé dans l’action sociale, on est tenté de demander de la cohésion et de l’honnêteté dans le sentiment…
Comment faire balancer son cœur à gauche ou à l’extrême gauche quand on ferme les yeux sur la détresse de millions de Français ?


Alors chers signataires, vous n’avez pas le monopole du bon sens chrétien, et surtout pas le monopole du cœur, le bien commun ne vous appartient pas.

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