En écoutant le message du Pape François lu aux patrons français par Monseigneur Rougé, lors de la réunion annuelle du MEDEF à l’hippodrome de Lonchamp, l’on est partagé entre l’acceptation d’une parole pleine de bons sens et de sagesse et un scepticisme devant une vision un peu éculée du patron.
« les patrons doivent retrouver l’odeur de l’atelier » a dit le Pape François , cela nous renvoie immédiatement l’image d’une vision passéiste du rôle du patron français.
Il y a bien longtemps que les patrons français ont les mains dans le cambouis au cœur de l’atelier…
Le cliché du patron détaché et distancié ne tient plus. Les leaders actuels sont bien plus que de simples gestionnaires. Ils investissent leurs ressources financières, leur santé et même parfois leur propre vie dans des entreprises où le succès est incertain.
Ces hommes ne sont pas des brebis égarées …
Comme dans toute population il y a des brebis galeuses qui ne s’intéressent qu’au profit immédiat , au coup financier ..ils sont une minorité mais la très grande majorité des responsables d’entreprises porte courageusement sa croix au quotidien.
Alors oui ces hommes sont le « moteur essentiel de la richesse et du bonheur publics « ( Pape François ) mais ils ne sont pas seuls à contribuer à ce « bonheur public » , ils ne sont qu’un des rouages au sommet d’une pyramide dont la base fondatrice joue un rôle autrement plus important.
Les manches de ces hommes sont depuis longtemps retroussées et les boutons de manchette ont laissé place au polo manche courte ou à la chemise easy iron (repassage facile ) …
Les patrons-stars ne sont qu’une infime minorité et le “gros de la troupe” ne parade pas et se bat au quotidien aussi le Souverain Pontife d’ajouter que :
« L’Église comprend la souffrance du bon entrepreneur »
, cela a dû réchauffer le cœur des patrons du CAC 40…
N’oublions pas que les “petits” chers au Pape François portent également la responsabilité du travail bien fait et de l’exemplarité dans l’accomplissement de leurs taches aussi ingrates soient-elles car il n’y a qu’un patron mais il existe une multitude de petites mains , de petites brebis qui décident ou non de servir le ” bonheur public”.
