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[ Editorial] Suffit-il de s’aimer pour plaire à Dieu ?

Chapelle Sixtine - Michel-Ange

Dans sa dernière interview à Credere , le Pape François est revenu sur les bénédictions aux couples homosexuels : « pas de scandale, seul l’amour compte ». Mais tout amour ou tout « sentiment d’amour » est-il bon pour plaire à Dieu ?

Le Pape François affirme : “Personne ne s’offusque si je donne ma bénédiction à un entrepreneur qui exploite peut-être les gens : et c’est un péché très grave Alors que certains s’offusquent si je la donne à un homosexuel… C’est de l’hypocrisie ! Nous devons nous respecter tous. Tous !”.

Est-il vrai que personne ne s’offusque si l’on donne une bénédiction à un entrepreneur qui exploite ses employés ?

Mis à part cela nous essayons de comprendre la comparaison entre “la bénédiction d’un entrepreneur malhonnête” et ” la bénédiction d’un couple homosexuel” ?

A notre connaissance il n’est pas question de « patrons malhonnêtes » dans Fiducia Supplicans ?

La malhonnêteté est un péché et personne ne le conteste alors pourquoi ce parallèle entre un péché avéré et un péché qui ne devrait plus en être un ?

Le fond de Fiducia Supplicans n’est pas de bénir une personne pécheresse -ce qui est toujours permis dans l’Église-mais la possibilité de bénir le péché, c’est-à-dire la bénédiction non pas de la seule personne homosexuelle, mais du couple homosexuel.

Ainsi, lorsque le Pape parle de bénir la seule personne homosexuelle, il ne fait pas véritablement référence au sens premier de Fiducia Supplicans qui traite ouvertement de l’acceptation des bénédictions des couples homosexuels.

Dans le paragraphe III du document on peut lire  le titre suivant :

“Les bénédictions des couples en situations irrégulières et des couples de même sexe”. Ce point est ensuite précisé au n° 31 : “Dans l’horizon ainsi esquissé, la possibilité de bénédictions de couples en situations irrégulières et de couples de même sexe est placée”.

L’objectif de bénir ces couples est donc clair et affiché et il n’y a pas de débat là-dessus , à moins d’être de mauvaise foi… c’est vrai que beaucoup le sont…par manque de foi ?

Le Catéchisme de l’Église catholique explique pourquoi les actes homosexuels et donc les relations homosexuelles sont un mal moral :

 “Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils excluent de l’acte sexuel le don de la vie. Ils ne sont pas le fruit d’une véritable complémentarité affective et sexuelle” (2357).

S’il existait une attirance naturelle homosexuelle, l’acte sexuel serait naturellement ouvert à la vie donc à la procréation , est-il besoin de rappeler que l’acte charnel homosexuel est intrinsèquement stérile. Comment la nature pourrait-elle instiller une attirance naturelle qui vise un but impossible à atteindre ?

Saint Thomas d’Aquin nous dit :

“Tout ce qui rend une action inadaptée à la fin visée par la nature doit être défini comme contraire à la loi naturelle” (Summa Theologiae Supp. 65, a. 1 c).

Si donc comme le précise la doctrine chrétienne, l’homosexualité n’est pas un bien moral, vouloir le bien de l’autre personne exigerait la décision d’interrompre la relation homosexuelle, et non de la continuer.

Car plaire à Dieu c’est agir selon Sa Parole et « si seul l’amour compte » entre hommes , alors oh combien seul l’Amour compte t-il  pour Dieu ?  

Cependant, on constate une lente évolution dans le discours du Pape François : le Saint Père avait dit que la bénédiction concernait l’individu, maintenant il parle de « deux personnes qui s’aiment. »

“Deux personnes qui s’aiment”…. l’amour…que l’amour ..alors suffit-il de s’aimer pour plaire à Dieu ? Si l’affection homosexuelle ne plait pas à Dieu pourquoi la bénir et Lui demander de faire descendre le bien sur ce type d’union ?

N’y a t-il pas une contradiction évidente ?

Doit-on considérer comme bon tous les désirs, toutes les pulsions  qui agitent l’intérieur de l’homme pour les requalifier en “sentiment d’amour” ?

Par Amour pour Dieu ne faudrait-il pas plutôt dire modestement :

« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri » (Matthieu 8, 5-11)

et poursuivre,

« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche ». ( Matthieu 3, 1-12).

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