Dans un contexte social très troublé, où les récentes émeutes ont montré toute la rage de jeunes de banlieue experts en vandalisme, le Pape François a rappelé le rôle fondamental des parents et de la nécessaire transmission de la foi catholique.
Du balcon du Palais apostolique du Vatican, le Saint-Père a expliqué que « si la parole est la semence, nous sommes le sol : nous pouvons la recevoir ou non. Mais Jésus, le ‘bon semeur’, ne se lasse pas de la semer généreusement », a-t-il déclaré.
« Il connaît notre terrain, il sait que les pierres de notre inconstance et les épines de nos vices peuvent étouffer la parole, mais il espère, il espère toujours que nous puissions porter des fruits abondants », a noté le pontife.
Dans ce sens, il a souligné que les fidèles sont également appelés à « semer sans relâche » et a donné trois exemples de la manière de le faire, en s’adressant aux parents, aux jeunes et aux « semeurs » de l’Évangile, tels que les prêtres et les religieux.
Tout d’abord,
il a souligné que les parents sèment la bonté et la foi chez leurs enfants, et ils sont appelés à le faire sans se décourager, même si parfois il semble qu’ils ne comprennent pas ou n’apprécient pas leurs enseignements, ou si la mentalité du monde est contre eux. »
« La bonne semence demeure », a-t-il poursuivi. « C’est ce qui compte, et elle prendra racine en temps voulu. Mais si, cédant à la méfiance, ils cessent de semer et abandonnent leurs enfants à la merci des modes et des téléphones portables, sans leur consacrer de temps, sans les éduquer, alors le sol fertile sera envahi par les mauvaises herbes. Parents, ne vous lassez jamais de semer chez vos enfants ! »
Il s’est ensuite adressé aux jeunes et leur a expliqué qu’ils « peuvent semer l’Évangile dans les sillons de la vie quotidienne », comme dans la prière, « une petite semence que l’on ne peut pas voir, mais à travers laquelle on confie tout ce que l’on vit à Jésus, afin qu’il puisse le faire mûrir. »
« Mais je pense aussi au temps consacré aux autres, à ceux qui en ont le plus besoin : cela peut sembler du temps perdu ; au contraire, c’est un temps saint, tandis que les satisfactions apparentes du consumérisme et de l’hédonisme laissent les mains vides », a-t-il déclaré.
Il a également déclaré que les études « sont fatigantes et ne procurent pas une satisfaction immédiate, comme semer, mais elles sont essentielles pour construire un avenir meilleur pour tous. »
Enfin, il a parlé des « semeurs de l’Évangile » – les prêtres, les religieux et les laïcs qui sont « engagés dans la proclamation » – « qui vivent et prêchent la parole de Dieu souvent sans succès immédiat. »
« N’oublions jamais, lorsque nous proclamons la parole, que même là où il semble qu’il ne se passe rien, en réalité, l’Esprit Saint est à l’œuvre, et le royaume de Dieu est déjà en train de croître, à travers et au-delà de nos efforts », a-t-il dit.
Il a encouragé la foule à « avancer joyeusement » et les a invités à se souvenir « des personnes qui ont semé la semence de la Parole de Dieu dans notre vie : Chacun de nous, pensez à ‘comment ma foi a commencé’. Peut-être a-t-elle germé des années après avoir rencontré leurs exemples, mais cela s’est produit grâce à eux ! »
« À la lumière de tout cela, nous pouvons nous demander : Est-ce que je sème la bonté ? Est-ce que je ne m’occupe que de récolter pour moi-même, ou est-ce que je sème aussi pour les autres ? Est-ce que je sème quelques graines de l’Évangile dans la vie quotidienne : l’étude, le travail, les loisirs ? Est-ce que je me décourage ou, comme Jésus, est-ce que je continue à semer, même si je ne vois pas de résultats immédiats ? », a demandé le Saint-Père.
Enfin, il a prié pour que « Marie, que nous vénérons aujourd’hui comme la Vierge bénie du Mont Carmel, nous aide à être des semeurs généreux et joyeux de la bonne nouvelle. »