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[ En Italie] De la Semaine Sainte…aux traditions locales

La tradition des fêtes patronales est profondément enracinée et mêle souvent le sentiment religieux aux suggestions plus profane

La Semaine Sainte s’étend sur sept jours, commençant par le Dimanche des Rameaux, marquant l’arrivée de Jésus à Jérusalem, et se terminant avec le Samedi Saint et le Dimanche de Pâques, symbolisant la résurrection de Jésus-Christ. Cet événement est l’apogée de l’année liturgique pour chaque chrétien, soulignant la divinité de Jésus et offrant un chemin vers l’espoir du salut et de la vie éternelle. Les célébrations associées à cette fête sont variées mais tout aussi solennelles et significatives dans toutes les confessions chrétiennes.

Pour arriver à ce moment de solennité, il est nécessaire de se soumettre à une période de pénitence et de privation de 40 jours de Carême, débutant avec le Mercredi des Cendres et se concluant avec le Jeudi de la Semaine Sainte.

Le Dimanche des Rameaux est le début de la Semaine Sainte, rappelant l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, accueilli comme étant le Messie. Les trois jours suivants rappellent certains événements de la vie de Jésus à Jérusalem, en particulier la trahison de Judas. Chaque jour, les lectures de la messe rappellent les derniers jours de Jésus avant son arrestation.

Le lundi est le jour de l’amitié, où l’on rappelle comment Jésus a rendu visite à ses amis à Béthanie. Le mardi, la conscience de la trahison commence à s’esquisser dans l’esprit de Jésus, et le mercredi rappelle la trahison de Judas, qui se rend chez les prêtres afin de vendre Jésus.

Le Jeudi Saint marque la fin du Carême et le début du Triduum Pascal, une période centrale de l’année liturgique célébrant le mystère pascal de Jésus-Christ : son institution de l’eucharistie, sa passion, sa mort, sa descente aux enfers et sa résurrection. Ce jour-là, les prêtres consacrent les Huiles Saintes, utilisées pour les sacrements, et renouvellent leurs promesses d’ordination. La messe in Cena Domini est célébrée le soir en commémoration de la Cène de Jésus et de l’institution de l’eucharistie. La liturgie du Jeudi Saint célèbre également l’institution du sacerdoce ministériel et le commandement de l’amour fraternel, ainsi que la remise du nouveau commandement de Jésus d’aimer les uns les autres. La croix du maître-autel est couverte d’un voile blanc et laissée voilée jusqu’au lendemain.

Le Vendredi Saint rappelle la passion, la crucifixion et la mort de Jésus. Les fidèles doivent s’abstenir de viande et jeûner ( pour les 18 à 60 ans ). La liturgie in Passione Domini se compose de la lecture de nombreuses passages de la Bible et de l’adoration de la Sainte Croix. Il n’y a pas de messe ce jour-là. Les sacrements sont suspendus et l’autel reste dépouillé pour symboliser l’absence de Christ.

Le Samedi Saint est dédié à la prière et au recueillement en attendant la Résurrection, qui sera annoncée lors de la Veillée pascale qui commence au coucher du soleil. Les sacrements sont suspendus et l’eucharistie est concédée uniquement en cas de mort. Le jour de la Résurrection, le Dimanche de Pâques, célèbre la joie et le triomphe de Jésus ressuscité, et conclut la Semaine Sainte.

En plus de la liturgie spécifique de chaque jour, la Semaine Sainte est marquée par des traditions populaires et des formes de dévotion qui ont des origines historiques.

En Italie,

La tradition des fêtes patronales est profondément enracinée et mêle souvent le sentiment religieux aux suggestions plus profanes. Des processions, des chemins de croix et des célébrations se déroulent dans de nombreuses villes et villages, chacun avec ses propres traditions.

La Processione degli Incappucciati (Procession des Encapuchonnés) à Isernia, où des hommes couverts d’un voile blanc et couronnés d’épines portent les statues de la Mater Dolorosa et du Christ Mort sur les épaules, a lieu le Vendredi Saint.

À Lanciano, les Incappucciati portent des torches et des capuches noires le Jeudi et le Vendredi Saints. Un membre des Confréries de la commémoration joue le rôle de Simone de Cyrène déchaussé, qui porte la croix à travers la ville.

En Campanie, à Sarno, des hommes encapuchonnés, les Paputi, portent des croix en bois lors du Chemin de Croix depuis le XIIIe siècle. À Enna, en Sicile, de nombreuses traditions remontent à la domination espagnole entre le XVe et le XVIIe siècle, notamment la procession des encapuchonnés qui portent les fercoli (chars caractéristiques) du Christ mort et de Notre-Dame des Douleurs. Ils sont accompagnés de marches funèbres et des lamentanze, d’anciens chants religieux qui pleurent la mort du Christ.

À Noicattaro, dans les Pouilles, la procession des Crociferi a lieu le soir du Jeudi Saint. Des hommes vêtus de noir, couverts d’une capuche et d’une couronne d’épines, déchaussés, parcourent les rues du centre pour visiter les reposoirs, les autels destinés à abriter temporairement le Saint Sacrement. À San Severo, le Vendredi Saint commence avec la procession traditionnelle de Notre-Dame des Douleurs et de Jésus Flagellé.

À Nocera Terinese, en province de Catanzaro, le Samedi Saint, les vattienti passent en procession dans la ville, se frappant les jambes avec des objets pointus jusqu’à ce qu’elles saignent abondamment pour rappeler les souffrances de Jésus. À Sulmona, en province de L’Aquila, le Dimanche de Pâques a lieu la Sainte Représentation de la Madonna che scappa in piazza (la Sainte Vierge qui s’enfuit sur la place). La statue de Notre-Dame des Douleurs est portée en procession à grande vitesse pour symboliser la course de Marie cherchant Jésus ressuscité.

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