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En Mayenne : une église menacée de destruction après des années de laxisme des élus

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Pendant quinze ans, les responsables locaux ont fermé les yeux, laissant une église classée tomber en ruine. Aujourd’hui, ils brandissent une facture exorbitante pour justifier sa démolition partielle et osent demander : “Pourquoi réhabiliter ? Mais pourquoi faire ?”

C’est une indignité qui scandalise et révolte.Voilà quinze ans qu’une église classée, témoin de l’histoire religieuse et patrimoniale d’un village, est laissée à l’abandon derrière des barrières et des panneaux d’interdiction. Quinze ans sans entretien sérieux, sans travaux de consolidation, dans l’attente que les pierres se dégradent. Nous avons été sensibilisés par le cas de cette église de Quelaines-Saint-Gault ( Mayenne), qui malheureusement n’est pas un cas isolé, c’est clairement le résultat d’une politique d’indifférence. Aujourd’hui, on nous repose la question : faut-il réhabiliter ? Mais pourquoi faire ? Cette phrase scandalise. Pourquoi faire ? Parce qu’une église n’est pas une bâtisse ordinaire, mais une maison de prière, une part d’âme collective, une trace de foi et de culture que l’on devrait transmettre avec respect. Elle n’est pas qu’un mur fissuré, elle est un repère spirituel et patrimonial.

Le montant évoqué, près de 600 000 euros pour une réhabilitation, est présenté comme une charge insurmontable. Mais à qui la faute ? Pas aux pierres, pas aux fidèles. La responsabilité incombe aux décideurs qui, depuis quinze ans, ont choisi de fermer les yeux. En laissant le temps dégrader l’édifice, ils ont eux-mêmes contribué à faire gonfler la facture. S’ils avaient entretenu régulièrement, par des interventions progressives, le coût serait resté raisonnable.

Aujourd’hui, on ose dire que la réhabilitation serait trop chère et inutile. Derrière ce mot d’“utilité”, c’est toute une vision du monde qui transparaît, celle de personnes qui ne voient plus la valeur d’un lieu sacré et qui considèrent qu’une église vaut moins qu’un commerce ou une salle polyvalente. C’est une conception dramatique, où le spirituel est relégué au rang de superflu.La mairie avance plusieurs options. Une simple mise hors d’eau, en bâchant la structure, qui ne serait qu’une solution provisoire. Une vente symbolique pour un euro, que personne n’envisage sérieusement compte tenu de l’état des terrains. Ou encore la démolition partielle pour un coût estimé à 120 000 euros, en conservant seulement les fondations, deux vitraux et quelques statues, le tout rebaptisé “lieu de mémoire”. Ce qui est présenté comme une solution n’est en réalité qu’un renoncement, un effacement progressif maquillé en hommage.

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Face à cette situation, l’Association pour la sauvegarde de l’église de Saint Gault continue de se battre avec détermination. Elle appelle chacun à se mobiliser pour empêcher que l’église ne soit détruite et invite toutes les bonnes volontés à la soutenir. On peut la contacter à l’adresse suivante : asso.saintgault@gmail.com.

Il ne s’agit pas seulement de sauver un bâtiment, mais de maintenir vivant un symbole, un héritage commun qui dépasse les générations : le lieu où  se proclame la Parole de Dieu À Quelaines-Saint-Gault, ce n’est pas seulement une église qu’on risque de perdre. C’est une mémoire, une identité, un lien vivant avec le passé que l’on abandonnerait, faute de courage et de vision.Et ce qui se joue ici en Mayenne se joue partout en France. Dans chaque département, des dizaines d’églises rurales connaissent le même abandon, la même lente dégradation, le même désintérêt de ceux qui devraient en être les gardiens. Ce cas n’est que l’illustration d’un drame national : une politique d’indifférence qui sacrifie nos églises et fragilise notre mémoire collective.

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