La suspension de Christian Espeso, directeur de l’établissement de l’Immaculée-Conception à Pau, par le rectorat de Bordeaux, continue de susciter des tensions au sein de l’enseignement catholique. Comme le note le journal La Croix , cette décision, prise le 11 septembre, est perçue par le Secrétariat général de l’enseignement catholique comme « démesurée ». Le secrétariat appelle l’État à garantir les équilibres établis par la loi Debré de 1959, qui régit le statut des établissements sous contrat.
Ce 23 septembre, le collège employeur de la branche des établissements privés non lucratifs (EPNL) a décidé de stopper toutes les négociations avec la Fep-CFDT. La Croix indique que Selon Pierre-Vincent Guéret, président de la Fnogec, cette décision intervient en réponse à un communiqué du syndicat qui se félicitait de la mise à pied d’Espeso, dénonçant ses actions depuis trois ans. Il ajoute que seule la tenue des discussions obligatoires sera maintenue, laissant plusieurs projets importants, notamment en matière de formation et de gestion des risques psychosociaux, en suspens.
Le communiqué de la Fep-CFDT a également attiré l’attention en se positionnant comme un défenseur des valeurs républicaines, ce qui a été perçu comme un défi par le collège employeur. Pierre-Vincent Guéret critique cette généralisation, soulignant qu’il ne reproche pas au syndicat d’alerter sur des problèmes locaux, mais il déplore l’extrapolation à l’ensemble de l’enseignement catholique.
De leur côté, les chefs d’établissement craignent que cette situation ne transforme la Fep-CFDT en un adversaire systématique, nuisant à la relation traditionnellement apaisée entre les syndicats et la direction dans le secteur privé. Comme l’indique La Croix,Laurent Lamberdière, secrétaire général de la Fep-CFDT, a exprimé sa surprise face à cette réaction, affirmant que le syndicat ne vise pas à discréditer l’institution dans son ensemble, mais à signaler des cas particuliers de dérapages.
Ainsi, la crise actuelle soulève des questions sur la nature des relations entre l’enseignement catholique et ses partenaires sociaux, avec des enjeux qui vont au-delà de la seule affaire de Pau.