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Euthanasie : « on tue ceux qu’on n’a plus la patience d’aimer », le témoignage bouleversant de Siska

Siska De Ruysscher - DR
Siska De Ruysscher - DR
Siska voulait vivre. Ses dizaines de tentatives de suicide étaient moins des désirs de mort que des appels à l’aide

En Belgique, une jeune femme de 26 ans, Siska De Ruysscher, a choisi de demander l’euthanasie après des années de souffrance psychique et d’abandon médical. Son histoire, rapportée par le média La Bussola, révèle le visage d’une société qui a cessé de soigner, préférant supprimer ceux qui souffrent plutôt que de soulager leur douleur.

Siska a écrit dans un long message publié sur les réseaux sociaux : « Je m’appelle Siska. J’ai 25 ans et depuis des années je lutte contre une dépression sévère, un stress post-traumatique, un trouble de l’attachement et des pensées suicidaires. Après une longue lutte avec un système de santé en difficulté, j’ai décidé que je mettrai bientôt fin à ma lutte avec l’euthanasie. » Ces mots, d’une sincérité poignante, ne sont pas ceux d’une personne qui veut mourir, mais d’une âme épuisée par l’absence d’aide et d’écoute.Elle raconte des années d’hospitalisations marquées par la froideur des protocoles et le manque de compassion. À quinze ans, elle est internée pour la première fois. Les antidépresseurs se multiplient, les doses augmentent sans qu’elle soit consultée. « J’en suis arrivée au point où je ne savais plus si j’étais éveillée ou endormie », confie-t-elle.

Elle décrit des infirmiers qui la regardaient avec lassitude après chaque tentative de suicide, des psychologues récitant mécaniquement les mêmes questions, des listes d’attente interminables, et un système qui la considérait comme un cas parmi d’autres, non comme une personne.

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Au cœur de ce récit, une vérité s’impose : Siska voulait vivre. Ses dizaines de tentatives de suicide étaient moins des désirs de mort que des appels à l’aide. Celui qui veut véritablement mourir le fait, tandis que celui qui tente sans y parvenir crie à la vie : « Aidez-moi à vivre. » Siska ne s’est pas lassée de la vie, mais de l’indifférence d’un monde médical devenu incapable d’aimer. Elle écrit : « Et si, à treize ans, j’avais été écoutée ? Si j’avais reçu les bons soins, trouvé les bonnes personnes pour m’aider, aujourd’hui choisirais-je l’euthanasie ? » Dans cette simple question, tout est dit.Ce n’est pas la dépression qui la tue, mais l’absence d’attention et d’espérance. Siska meurt d’une inappétence d’amour. Une société qui accepte de supprimer ses malades au lieu de les soigner finit par se condamner elle-même. Là où la médecine véritable cherche à guérir la souffrance, l’euthanasie se contente d’éliminer celui qui souffre. La différence est immense : la médecine soulage la douleur, l’euthanasie supprime la personne.

Le cas de Siska met en lumière la dérive d’un système qui a renoncé à la compassion. Lorsqu’une loi permet de tuer un innocent, elle prépare déjà l’indifférence dans les hôpitaux, la froideur des procédures, le mépris du visage humain. L’euthanasie devient la conclusion logique d’une médecine déshumanisée, le sceau de l’échec thérapeutique, cet échec du soin dont Siska elle-même se disait victime.Elle terminait sa lettre par ces mots : « Un caloroso abbraccio, Siska » (Un chaleureux étreinte, Siska). Un simple appel à un geste d’amour, celui-là même qu’elle n’a pas reçu. Ce qu’elle demandait, ce n’était pas la mort, mais une main tendue, une présence, une écoute. Dans une société qui a remplacé la charité par la procédure et la prière par la seringue, son cri résonne comme un avertissement. Tant que l’amour sera absent, d’autres Siska demanderont à mourir.Pourtant, tout n’est pas perdu. Partout en Europe, des communautés chrétiennes, des hôpitaux, des associations rappellent par leur engagement silencieux que soigner, c’est aimer. Des prêtres, des soignants, des bénévoles continuent d’accompagner les malades jusqu’au bout, dans la dignité et la tendresse. C’est par ces visages de miséricorde que renaîtra une culture de la vie, là où l’idéologie de la mort a fait taire la compassion.

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