C’est une nouvelle étape dans la longue histoire de la Chapelle Sixtine. Le Vatican a confirmé que le gigantesque Jugement dernier, fresque monumentale réalisée par Michel-Ange entre 1536 et 1541, sera recouvert par un échafaudage pendant trois mois pour permettre une opération de maintenance extraordinaire. L’annonce a été faite par Paolo Violini, directeur du Laboratoire de restauration des peintures et des matériaux en bois des musées du Vatican. L’objectif est de conclure l’intervention avant la Semaine sainte 2026, afin que les célébrations puissent se dérouler dans ce lieu emblématique.
Le dispositif prévu impressionne : douze plateformes de travail, équipées d’un ascenseur, permettront à une dizaine de restaurateurs d’agir simultanément sur la paroi monumentale. Chaque année, un entretien ordinaire est effectué à l’aide d’un élévateur, mais l’usure croissante due aux millions de visiteurs a imposé cette fois un chantier exceptionnel.L’intervention s’inscrit aussi dans un vaste programme qui concernera d’autres chefs-d’œuvre du Vatican. La restauration des Loggias de Raphaël, chef-d’œuvre décoratif de Giovanni da Udine et de ses collaborateurs, va débuter dans le même temps, tandis que les fresques de la Stanza dell’Incendio di Borgo attendent encore d’être pleinement restituées au public.
La Chapelle Sixtine, consacrée à la Vierge de l’Assomption en 1483, reste l’un des lieux les plus visités au monde, à la fois pour sa valeur spirituelle et pour l’éclat de son décor pictural.
Lire aussi
Elle fut le théâtre du génie de Michel-Ange, qui peignit la voûte (1508-1512) et plus tard le Jugement dernier. Cette fresque de 200 m², où des centaines de figures se pressent dans une vision saisissante de la fin des temps, est considérée comme l’un des sommets absolus de l’art chrétien et de la Renaissance.Pour l’Église, la préservation de ce patrimoine n’est pas seulement une question artistique, mais aussi un service rendu à la foi. Le Jugement dernier, en effet, n’est pas une simple composition esthétique : il est une catéchèse en images, rappelant à chaque génération la grandeur de la justice divine et l’espérance de la résurrection.
En annonçant ce chantier, Paolo Violini a rappelé la nécessité de conjuguer l’accueil des millions de pèlerins et touristes avec la sauvegarde de ces chefs-d’œuvre. L’équilibre est fragile, mais la vigilance demeure constante. Depuis 1988, Violini participe activement à la conservation des collections papales et a déjà supervisé la restauration des Stanze de Raphaël.Le voile qui recouvrira temporairement le Jugement dernier sera le signe paradoxal d’un amour fidèle : celui d’une Église qui, tout en exposant au monde son trésor spirituel et artistique, veille avec soin sur sa transmission aux générations futures.
