Monsieur Christian Espeso, directeur de l’Immaculée Conception à Pau, réagit à la décision du ministère de l’Éducation nationale de faire appel de l’annulation de sa suspension par le tribunal administratif. Contacté par la redaction de Tribune chrétienne , il affirme que les élèves demeurent sa priorité :
« Cinq magistrats ont rendu un verdict, le ministre fait appel, c’est son droit. Il y a peut-être des choses plus urgentes à faire pour les enfants de notre pays que de faire appel contre l’Immaculée Conception et contre moi. Le ministère fait appel, c’est son droit. De mon côté, je vais continuer à faire passer en priorité les élèves. C’est ça ma réponse, ma priorité, ça reste mes élèves, leur réussite, leur épanouissement ». Le directeur insiste : « Je continuerai à ne pas me laisser faire et je continuerai à donner la priorité et mon énergie à mes élèves, sans me laisser disperser par ceux qui cherchent à me criminaliser parce que je défends l’élitisme républicain, celui de Ferdinand Buisson qui doit s’amuser de voir sa vision de l’excellence défendue aujourd’hui par des catholiques comme moi.«
S’interrogeant sur la nature de cette affaire, il ajoute : « Ils combattent ce que je représente, ils combattent ma vision de l’école et, pour combattre cette vision, ils cherchent à me criminaliser, ils cherchent à m’atteindre. De mon côté, ma priorité n’est pas l’idéologie. » Monsieur Espeso rappelle aussi l’importance de son établissement : « Ce qui est important de dire, notre établissement a des résultats, il L’Immaculée Conception permet à des jeunes d’horizons très différents de réussir des études exigeantes mais aussi de devenir des hommes et des femmes solides. La France aujourd’hui a besoin de garçons et de filles solides, enracinés, qui apprennent à aimer leur pays, une mission essentielle de l’école disait Simone Weil. Je reprends la phrase de Simone Weil : “Notre école apprend à nos jeunes à aimer leur pays, elle apprend à nos jeunes à devenir des personnes libres capables de penser”, à travers la réussite de leurs études. ».
Pour Christian Espeso, cette procédure judiciaire est une source de contraintes : « Ils me prennent du temps et de l’énergie en faisant cela, mais je veux garder toute mon énergie pour les enfants. C’est ça ma priorité et ma seule réponse. »
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À travers cette forme d’acharnement à l’égard de Christian Espeso, on a l’impression que ce ne sont pas seulement deux visions de l’école qui s’affrontent, mais surtout deux visions de notre société : l’une bâtie sur des valeurs solides et exigeantes portée par les valeurs chrétiennes , l’autre sur des transgressions au nom de la liberté, et qu’une approche cherche à combattre l’autre par la voix du ministère de l’Éducation nationale. Derrière cette bataille juridique se dessine un affrontement symbolique entre deux conceptions de l’éducation : d’un côté, une école qui cherche à former des élèves libres et épanouis, et de l’autre, une vision qui semble vouloir imposer ses normes et sa conception de la laïcité, quitte à transformer un directeur engagé en cible. Pour Christian Espeso, malgré les tensions et les procédures, la priorité reste inchangée : ses élèves et leur réussite.