Monseigneur Dominique Rey a accordé une interview exclusive à Tribune Chrétienne, où il a dévoilé son arrivée prochaine à Paris. Il exercera un ministère à Notre-Dame des Champs, dans le 14ème arrondissement. « J’exercerai un ministère à Notre-Dame des Champs à Paris dans le 14ème, tout est à composer, beaucoup d’écoute et d’accompagnement spirituel, mise en place de pèlerinages et tout ce qui concerne ma mission initiale, c’est-à-dire l’évangélisation », a-t-il déclaré.
Monseigneur Rey a tenu à souligner que sa venue à Paris s’est faite en pleine collaboration avec le diocèse parisien : « J’ai de bonnes relations avec le diocèse de Paris, c’est moi qui ai demandé d’être à Paris sur cette paroisse, ils auraient très bien pu refuser… C’est Monseigneur Ulrich qui a accepté ma venue à Paris, j’ai donc de bonnes relations institutionnelles avec le diocèse, il n’y a eu aucune tension. »
La présidence de la Conférence des Évêques de France : un fardeau lourd à porter
Interrogé sur l’élection à la présidence de la Conférence des Évêques de France (CEF), Monseigneur Rey a exprimé sa préoccupation face aux responsabilités imposantes qui incombent à cette fonction :
« Nous sommes dans une période difficile et délicate par rapport aux diverses orientations de la Conférence des Évêques de France. Mais la question principale est la disponibilité de l’évêque pour être président de la CEF. C’est très lourd d’assumer une charge épiscopale et une telle responsabilité au niveau national, avec toutes les missions que cela implique : coordination, gestion, relations avec le Saint-Siège à Rome… Cela suppose de nombreux déplacements. Il faut trouver quelqu’un qui accepte de porter cette charge et qui ait cette capacité de mobilisation sur un mandat de trois années reconductibles. »
Sur les éventuels candidats pressentis, il s’est montré prudent : « Je ne peux pas me prononcer directement car je ne suis plus titulaire à ce poste, mais je pense qu’il faut quelqu’un qui ait une expérience de gestion d’un diocèse, une grande capacité relationnelle, un lien institutionnel avec les institutions publiques. ».
Il a également souligné la reconnaissance par Rome des cardinaux Bustillo et Aveline et leur proximité avec le Pape François : « Ce sont des personnalités reconnues par Rome, à qui une mission a été confiée, mais cela repose aussi sur la disponibilité de la personne. »
Un soutien total à la pétition de Tribune Chrétienne contre la vente des églises et contre les activités en tous genres
Alors que la pétition lancée par Tribune Chrétienne approche les 20 000 signatures, Monseigneur Rey a exprimé son soutien sans réserve :
« Je soutiens cette pétition et toute pétition qui va dans ce sens-là », a-t-il affirmé. « Tout ce qui peut favoriser le maintien de l’activité cultuelle doit être favorisé en lien avec l’église locale. Autrement, on pourrait faire appel à n’importe quelle secte ou autre. »
Pour exemple , Monseigneur Rey a également évoqué le sort des lieux de culte aux Pays-Bas, où plus de 600 édifices historiques ont déjà été vendus, et a rappelé l’importance de « maintenir l’affectation cultuelle des églises » en France, même lorsque l’activité religieuse diminue. Il a suggéré des activités compatibles avec la sacralité des lieux, telles que des concerts de musique sacrée ou des visites patrimoniales qualifiées. Monseigneur Rey a également abordé la question des communautés traditionalistes ou plus conservatrices susceptibles d’animer des églises et s’y montre « favorable si cela se fait en plein accord avec Rome. »
L’évéque a également évoqué les régions où les traditions culturelles sont encore vivantes, comme la Provence, la Corse, la Bretagne ou le pays basque : « Il faut savoir comment ces traditions peuvent aussi s’investir. La solution n’est pas uniquement cléricale, elle peut passer par des chrétiens engagés », a-t-il précisé, mentionnant les Bravades provençales, qui cultivent un lien spirituel à travers des chants et des musiques religieuses.
Le pape François et la question de la renonciation
Interrogé sur l’état de santé du pape François et la possibilité d’une renonciation, Monseigneur Rey a souligné son incapacité à se prononcer sans expertise médicale :
« Je ne suis pas médecin, on voit que le Saint-Père est fatigué. Maintenant, va-t-il dire, compte tenu de ma fatigue, j’arrête, ou j’ai pris des dispositions dans l’organisation de ma vie avec certaines personnes qui m’entourent et j’ai la capacité de continuer ? On ne peut pas vraiment se prononcer sans être médecin et sans élément tangible. »Il a néanmoins ajouté que la force intérieure du pape semblait toujours présente : « Je crois qu’il a une certaine énergie, c’est clair. »
Notons qu’en acceptant ce nouveau ministère à Paris, Monseigneur Rey témoigne d’une volonté de renouer avec l’évangélisation dans la capitale tout en exprimant son attachement à la préservation du patrimoine religieux et à l’unité des communautés chrétiennes, quelles que soient leurs sensibilités.