Lors d’une interview exclusive accordée à Tribune Chrétienne en avril 2023, Michel-Yves Bolloré* co-auteur du livre Dieu, la science, les preuves avec Olivier Bonnassies, répondait aux attaques sur le contenu de son ouvrage. Rappelons que dans ce livre, les auteurs retracent de manière passionnante l’histoire des avancées scientifiques et offrent un panorama rigoureux des nouvelles preuves de l’existence de Dieu, de manière accessible à tous.
Autrefois, croire en un créateur divin semblait s’opposer à la science. Mais aujourd’hui, ne serait-ce pas plutôt le contraire ? Réponse en images à ces 5 questions et objections :
- La science n’est pas productrice de preuves
Jacques Arnoult affirmait avec autorité il y a peu sur Europe 1 que la science ne produit que des hypothèses. Ces dernières peuvent nous convaincre mais ne sont en rien des certitudes irréfutables. Que lui répondez-vous ?
(Précision sur son propos : « La science ne produit pas de certitudes, les scientifiques sont d’abord des ignorants qui avancent des théories et des hypothèses qui sont valables un moment pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons »).
- Foi et science, mais quels rapports ?
Pour Jacques Arnoult, « Dieu n’a pas besoin de preuves » puisqu’on ne peut accéder à lui que par la foi. Autant « la science est l’asymptote de la vérité » (Victor Hugo), elle y tend sans jamais l’atteindre, autant la foi n’a que faire de cette approche ; elle dépasse les vérités que nous connaissons ; elle nous bouscule et ne s’immobilise pas dans des certitudes bornées. Il soutient que la science peut certes nous mener au seuil de la foi par la curiosité mais elle ne nous convainc en rien de la certitude de l’existence de Dieu. Il prône donc une séparation claire entre foi et science. A-t-il raison ?
- Dieu comme bouche-trou !
On vous reproche de ne pas respecter une juste méthode scientifique. Il est d’usage que lorsqu’un scientifique est confronté à quelque chose qu’il ne peut expliquer, il interrompe ses recherches dans l’attente que le progrès scientifique lui donne une explication. Mettre Dieu à la place de cette absence de réponse serait alors une erreur de méthode. Une entité surnaturelle non observable serait entrée dans une réflexion naturelle. Dieu devient alors un « bouche-trou » mais non une preuve acceptable. Entendez-vous cette critique ?
- Big Bang et Genèse, coïncidence ou même récit ?
Et que dire de la bourde de Pie XII. En novembre 1951, le pape reçoit un groupe d’astronomes avec lequel il évoque les récentes découvertes scientifiques et notamment celle du Big Bang. Il conclut en disant « Voilà ce que nous attendions de la science ». Selon le Pape, le Big Bang venait démontrer le récit de la Genèse. Mais ce Big Bang n’est-il pas qu’une hypothèse ? En voulant prouver Dieu par la science, n’êtes-vous pas tombé dans le concordisme, cette tentative de faire concorder vos croyances avec une affirmation scientifique ?
Thomas C. Durand, biologiste des végétaux, vulgarisateur scientifique sur Youtube, vient d’écrire : Dieu la contre-enquête (Humensciences). Il vous attaque frontalement en affirmant que le fait de croire en Dieu est une intuition, un biais théologique commun à tout homme mais que ces dispositions ne peuvent en rien être utilisées comme des preuves de l’existence de Dieu.
- Les miracles ne prouvent rien !
« Parmi les millions de visiteurs malades venus à Lourdes, soixante-neuf cas de miracles, ou plus objectivement de « guérisons inexpliquées » ont été recensés à Lourdes. En dehors de toute considération surnaturelle, on estime que 1 cas sur 100 000 connait une guérison inexpliquée et que 1 cas sur 300 000 pourrait être reconnu comme miraculeux par la commission de Lourdes. La science n’a pas réponse à tout, elle n’arrive donc pas à expliquer aujourd’hui ces guérisons mais ces chiffres montrent que Lourdes n’est en rien plus propice aux « miracles » que n’importe quel hôpital dans le monde. La concentration de guérisons inexpliquées en ce lieu est très simplement explicable par la loi des grands nombres. » Ces miracles ne peuvent donc en rien prouver l’existence de Dieu.
*Michel-Yves Bolloré est auteur, entrepreneur, ingénieur en informatique, et docteur en gestion des affaires de l’université Paris Dauphine.