Par Philippe Marie
Gabriel Attal, ancien Premier ministre et chef de file du parti Renaissance, vient de confirmer qu’il souhaite ouvrir le chantier d’une légalisation « encadrée » de la gestation pour autrui (GPA). Présentée comme « éthique », non lucrative et prétendument respectueuse, cette proposition, qui pourrait figurer dans son programme présidentiel pour 2027, n’est rien d’autre qu’un franchissement grave des règles bioéthiques de notre pays et, plus encore, une révolte contre l’ordre voulu par Dieu.La gestation pour autrui consiste à faire porter un enfant par une femme qui s’engage dès le départ à l’abandonner à la naissance. Qu’elle soit rémunérée ou non, elle établit une logique contractuelle où le corps devient un instrument et l’enfant un produit. En niant le caractère sacré et divin de la vie, la GPA réduit celle-ci à un objet fabriqué et livré, alors qu’elle devrait être accueillie comme un don.
En brisant l’ordre naturel et en falsifiant le don de la vie, elle enchaîne la société aux désirs individuels et fait de l’enfant un objet. Ce qui se présente comme libération devient l’une des plus sournoises formes d’esclavage moderne.
Rappelons cette tragédie qui vient de dérouler en direct sur nos écrans : la mort du streamer Jean Pormanove, un drame qui a bouleversé la France et l’a mis devant sa réalité glaçante : la marchandisation de l’individu . Cet homme, transformé en objet de spectacle, humilié et maltraité devant un public hilare, est mort dans l’indifférence active d’une foule qui confondait dignité et divertissement. Cette tragédie est le miroir exact de la GPA : dans les deux cas, l’être humain est réduit à une marchandise. Dans un cas, c’est la souffrance et la mort qui deviennent « contenu » ; dans l’autre, c’est la vie elle-même qui devient « prestation ». La logique est identique : quand la vie n’est plus perçue comme sacrée, elle est instrumentalisée, utilisée et finalement détruite.
Certains ne s’en étonnent plus. Après avoir légalisé l’avortement, qui supprime l’enfant à naître, et ouvert la voie à l’euthanasie, qui programme la mort des plus fragiles, voilà qu’on propose désormais la GPA, qui pervertit la naissance elle-même. Avortement, euthanasie, GPA : ce trio de l’abomination résume la descente aux enfers d’une société qui se perd. Quand le meurtre de l’innocent, la suppression du malade et la marchandisation de l’enfant deviennent lois de la République, c’est que le pays a perdu jusqu’au sens du bien et du mal.
Il y a dans ce projet une dimension particulièrement grave. Gabriel Attal, par son père, est héritier d’une tradition juive, biblique, qui proclame hautement la dignité de la vie humaine comme don de Dieu, depuis le livre de la Genèse où il est écrit : « Dieu créa l’homme à son image, homme et femme il les créa » (Gn 1, 27). Or, loin d’honorer cet héritage, il semble l’avoir renié en s’inscrivant dans une idéologie qui instrumentalise la vie et piétine cette vérité fondamentale. C’est une rupture tragique avec la source même de la sagesse qui a façonné notre civilisation. De son coté, l’Église a égalment toujours dénoncé ces dérives. Dans Donum Vitae (1987), la Congrégation pour la doctrine de la foi affirmait : « La maternité de substitution est contraire à la dignité de la femme, à l’unité du mariage et à la dignité de la procréation de la personne humaine. »
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Benoît XVI a lui mis en garde contre la marchandisation de l’enfant et l’illusion d’un « droit à l’enfant ». Le pape François, en janvier 2024, a été catégorique : « La gestation pour autrui constitue une grave violation de la dignité de la femme et de l’enfant. Elle doit être interdite au niveau universel. » Et le pape Léon XIV a rappelé que « là où l’on prétend fabriquer la vie au lieu de l’accueillir, on détruit la source même de la joie familiale et de la bénédiction de Dieu ».
La GPA « éthique » n’est qu’un masque une arnaque sémantique et derrière le vocabulaire apaisant se cache une logique égoïste, qui ne considère que le désir des adultes. L’enfant devient un moyen de combler une frustration, un instrument affectif, jamais un sujet de droit et plus un devoir d’amour.
La mort de Jean Pormanove et la GPA obéissent à la même logique : sacrifier la dignité humaine sur l’autel du plaisir et du désir
La mort de Jean Pormanove fut un spectacle de mort, la GPA prétend offrir un spectacle de vie. Mais l’une et l’autre participent de la même spirale infernale : la négation de la dignité humaine. Quand l’homme n’est plus reconnu comme image de Dieu, il devient jouet, marchandise, objet.La France se trouve à un carrefour. Soit elle choisit de défendre la dignité de toute vie comme sacrée et inviolable, soit elle s’abandonne à la logique de la barbarie moderne, où la mort amuse et où la vie se vend.Légaliser la GPA, ce n’est pas légiférer sur un « progrès », c’est graver dans le marbre la négation du sacré. Et une société qui ose piétiner la vie en se dressant contre Dieu n’ouvre pas la voie à l’avenir : elle court à son effondrement moral.