Le 24 avril marque le 110e anniversaire du génocide arménien, où plus de 1,2 million d’Arméniens ont perdu la vie sous les coups du régime ottoman. Ce massacre fait partie des tragédies les plus sombres du XXe siècle, mais la souffrance des Arméniens ne s’est pas arrêtée à 1915. Aujourd’hui, alors que le peuple arménien commémore cette journée de mémoire, il continue de faire face à des persécutions quotidiennes, qu’elles soient physiques, culturelles ou religieuses. Cette souffrance est d’autant plus marquée par le déni persistant du génocide par la Turquie et les conflits en cours, notamment autour du Haut-Karabakh.
Le nettoyage ethnique de de 1915 a été un acte de barbarie visant à éradiquer un peuple chrétien, de racines profondes, et qui incarnait une menace pour un Empire ottoman désireux de se réorganiser sur une base ethnique et religieuse unifiée. Si le génocide arménien est aujourd’hui largement reconnu comme tel, il est important de comprendre que cette reconnaissance ne met pas fin à la souffrance du peuple arménien. L’attaque contre les Arméniens en 1915 faisait partie d’une longue histoire de persécution, et les cicatrices de ces événements sont toujours présentes dans les mémoires collectives.
En 2025, le Premier ministre français François Bayrou participera à la commémoration officielle à Paris. Cette cérémonie symbolique se tiendra sur l’esplanade d’Arménie, avant une manifestation en direction de l’annexe de l’Ambassade de Turquie, soulignant l’engagement de la France à ne pas oublier ce génocide. Mais cette journée de souvenir est aussi l’occasion de réfléchir sur le présent, où la mémoire du génocide se mêle aux réalités actuelles de persécution et de lutte pour la survie du peuple arménien.
La commémoration de cette tragédie est essentielle non seulement pour rendre hommage aux victimes, mais aussi pour dénoncer les persécutions actuelles subies par les Arméniens. En particulier dans les zones géopolitiques sensibles comme le Haut-Karabakh, les Arméniens continuent de lutter pour leur existence, face à des attaques répétées, notamment en 2023, avec des déplacements forcés et des destructions de lieux sacrés. Cette région, marquée par une forte population chrétienne, reste un foyer de violences et d’instabilité.
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Les cérémonies commémoratives ne doivent pas être seulement un acte symbolique. Elles doivent également être une occasion d’agir pour soutenir un peuple encore persécuté. L’exemple du Haut-Karabakh, où la foi chrétienne est toujours un sujet de tension et de conflit, montre que la souffrance des Arméniens, loin de s’être éteinte, se poursuit sous des formes nouvelles et dramatiques. Le génocide arménien n’a pas été un événement isolé, il est l’une des étapes d’un cycle de persécutions qui ne cesse de s’intensifier pour ce peuple chrétien.
Le rôle de la France dans la reconnaissance du génocide arménien est primordial. Non seulement en tant que nation ayant reconnu officiellement ce crime, mais aussi en tant que protecteur historique du peuple arménien. La panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian, rescapés du génocide devenus résistants, est l’une des actions symboliques fortes de la France pour honorer la mémoire de ce peuple. Cependant, pour qu’il y ait une véritable réconciliation, il est nécessaire que la Turquie reconnaisse pleinement les événements de 1915. Ce n’est que par une reconnaissance mutuelle des souffrances passées que les peuples peuvent espérer un avenir pacifié.
La commémoration du génocide arménien ne doit pas seulement être l’occasion de se souvenir, mais aussi de réfléchir à la solidarité internationale envers un peuple qui continue de lutter pour sa survie. Le peuple arménien, depuis le génocide de 1915 jusqu’aux persécutions actuelles, fait face à un défi constant pour préserver son identité. Dans le contexte mondial actuel, où les chrétiens sont de plus en plus persécutés, il est essentiel que la communauté internationale prenne position pour protéger les minorités chrétiennes et garantir leur droit à la vie et à la liberté religieuse.
La souffrance arménienne ne doit pas être un simple chapitre d’histoire, mais un cri qui doit continuer d’être entendu. La commémoration de 2025 est un appel à la mémoire, mais aussi un appel à l’action pour mettre fin aux persécutions dont le peuple arménien est encore victime.