Les vols de gouttières en cuivre des églises se multiplient en Gironde. Le 8 mai, Hubert Laporte, maire de Sainte-Eulalie, a découvert que les gouttières en cuivre de l’église du village avaient été dérobées. Depuis le 29 avril, une dizaine d’églises girondines ont été victimes de vols similaires. Jeudi, trois individus ont été arrêtés en flagrant délit alors qu’ils sévissaient sur la chapelle de Jugazan.
Ces voleurs considèrent les gouttières en cuivre comme des objets sacrés d’une grande valeur. Depuis fin avril, un groupe de malfaiteurs opère en Gironde, dépouillant dix églises de leurs tuyaux d’évacuation des eaux. Leur méthode, selon une source policière, est redoutable et efficace.
Ils agissent en plein jour, déguisés en travailleurs légitimes avec des chasubles, leur permettant de passer inaperçus.
Les trois individus, signalés par le maire de Jugazan, ont été arrêtés en flagrant délit jeudi alors qu’ils pillaient l’église de la commune.
Une source judiciaire a déclaré au Figaro : « Quand nous sommes arrivés, la gouttière était par terre et deux véhicules prenaient la fuite ». Les malfaiteurs, dont deux ont 24 ans et un a 35 ans, ont été placés en garde à vue après avoir été interceptés un peu plus loin par les gendarmes de Libourne.
Bien qu’il ne soit pas encore établi s’il s’agit d’un gang, selon le parquet de Libourne, d’autres vols similaires ont été signalés. Le même jour, à 15h31, un vol identique a été commis à Doulezon, et le sanctuaire catholique de Gauriaguet a subi le même sort à 11h46 le vendredi précédent. Les auteurs de ces actes de profanation n’ont pas encore été appréhendés. Malgré les avertissements de la gendarmerie de la Gironde, les églises de Martignas-sur-Jalle, Saint-Jean-d’Illac, l’Isle-Saint-Georges, Saint-Sulpice-et-Cameyrac, Tauriac, Carbon-Blanc et Sainte-Eulalie ont également été victimes de ces vols. Un officier de gendarmerie a analysé : « Le prix de revente du cuivre a dû augmenter, car on observe également une recrudescence de vols de cuivre dans les entreprises ».
Ces actes suscitent l’indignation des maires des communes touchées. Hubert Laporte, maire de Sainte-Eulalie, affirme que cela va au-delà d’un simple vol, soulignant que l’église est au cœur du village et a une signification particulière pour la communauté, étant le lieu de célébration des mariages et des enterrements. Il estime que les travaux de rénovation nécessaires s’élèveront à 10 000 euros, bien que la valeur du cuivre dérobé ne dépasse pas 500 euros sur le marché noir.
