Dans la nuit du 30 au 31 juillet 2025, un vol ciblé a touché la maison paroissiale de la paroisse Sainte-Marie-de-la-Baie, située rue Saint-Nicolas à Granville. Le ou les malfaiteurs ont forcé la porte d’entrée, puis se sont introduits dans le bureau où un coffre contenait les quêtes, les dons, les chèques et les troncs récoltés lors des offices et cérémonies récentes.
« En arrivant ce matin, j’ai remarqué la porte entrouverte. À l’intérieur, la porte du bureau avait été défoncée et tailladée à coups de tournevis, tout comme l’armoire métallique et le coffre. L’intégralité de ce qu’il contenait a disparu », a déclaré le père Régis Rolet à nos confrères de la Manche Libre , curé de la paroisse, visiblement ému. La police s’est rapidement rendue sur place pour effectuer les premières constatations et relever des empreintes.Le montant du vol est estimé à 6 000 euros, une somme significative, d’autant plus qu’elle provient pour l’essentiel de dons faits par les fidèles à l’occasion de mariages, de baptêmes et des messes dominicales : une période estivale où les quêtes sont traditionnellement plus abondantes. « Le contenu du coffre allait être compté. Il y avait beaucoup d’argent liquide et de chèques, et notamment un tronc important », explique le père Rolet.
Mais au-delà du simple chiffre, c’est la symbolique qui frappe. « Beaucoup de gens ont été volés, des familles modestes qui ont fait un don à l’Église. S’en prendre à des dons, c’est regrettable. On ne vit que de dons, quand on les retire, la situation devient délicate », poursuit-il.
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Ce cambriolage met en lumière une réalité inquiétante : les lieux de culte, symboles de foi, de paix et de service, sont de plus en plus souvent la cible d’actes criminels ou de dégradations. Ce n’est pas seulement un vol : c’est une atteinte directe à une institution qui vit de la charité et du sacrifice volontaire des croyants. Il est douloureux de constater que, dans une société où l’Église peine déjà à faire entendre sa voix, elle doive en plus se défendre contre de telles agressions.Une fois encore, il convient de s’interroger : Qui se soucie du sort des paroisses rurales ou de quartier, dont l’équilibre repose sur des ressources aussi fragiles que précieuses ?
En attendant que les enquêteurs identifient les auteurs de ce méfait, la paroisse tente de se réorganiser. Mais au fond, ce que révèle cette affaire, c’est la nécessité de restaurer dans notre société une conscience du sacré, du bien commun et du respect dû à ceux qui donnent, souvent en silence, pour que l’Église continue sa mission.