Depuis vendredi, les frappes au moins 13 morts en Israël et 130 morts en Iran dont le chef du renseignement des Gardiens de la Révolution.Donald Trump, sollicité pour une aide militaire américaine, hésite encore à engager les États-Unis aux côtés d’Israël, sous la pression de sa coalition divisée.Dans ce contexte de guerre, le père Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, interrogé par l’agence Sir déclare « À la désescalade, on a préféré l’escalade ». Selon lui, la multiplication des foyers de guerre dans la région « au lieu de commencer à en clore quelques-unes » aggrave une situation déjà explosive. « Et nous ignorons jusqu’où l’on voudra encore élargir le périmètre du conflit avant que tout ne s’effondre. »
Depuis l’éclatement des hostilités entre l’Iran et Israël, les conséquences se font violemment sentir. Les premières frappes ont provoqué des destructions, des morts, des blessés, y compris à Jérusalem. Le père Patton s’inquiète de la tournure que prend ce nouvel embrasement : « Une fois allumé, on ne parvient plus à contrôler ce feu. Il suffit d’un souffle de vent pour qu’il propage ses flammes dans une direction ou une autre sans contrôle. Et les fronts ouverts sont déjà plus d’un. »
Dans la Ville sainte, le Custode décrit une atmosphère pesante, presque irréelle : « C’est un climat spectral : il n’y a plus personne dans les rues, les magasins, les bureaux, les écoles sont fermés. Soldats et policiers sont partout, y compris aux entrées de la Vieille Ville. Le Mur est fermé, tout comme la basilique du Saint-Sépulcre et l’esplanade des Mosquées. Toute forme de rassemblement ou de manifestation est interdite. Nous vivons dans une situation qui nous laisse aussi dans l’angoisse, car nous ne savons pas combien de missiles les Iraniens ont encore à leur disposition pour frapper Israël. »
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Face à cette « heure de ténèbres », le religieux affirme sa confiance dans la prière. Lors de la fête de saint Antoine, patron de la Custodie, célébrée le 13 juin, il déclarait : « Nous croyons en l’efficacité de la prière. Une fois de plus, nous renouvelons notre vœu à saint Antoine, pour qu’il nous protège comme il l’a fait par le passé, pour qu’il protège les habitants de cette terre et qu’il nous accorde la grâce, une fois cette heure de ténèbres passée, de poursuivre notre mission. »
Enfin, le père Patton adresse un message sévère à la communauté internationale. Il appelle chacun à un sursaut de conscience : « Tous devraient faire un examen de conscience, à commencer par ceux qui occupent un siège aux Nations unies. Tous devraient relire la Charte qu’ils ont signée pour en faire partie, et se demander pourquoi on revient à cette logique de violence qui remplace totalement celle du dialogue diplomatique et de la négociation, même difficile. »Et de conclure : « Si l’on ne revient pas à la logique fondatrice des Nations unies, le monde poursuivra sur une voie dangereuse d’instabilité. Il ne s’agira plus de parler de troisième guerre mondiale « par morceaux », mais bien de troisième guerre mondiale globale. »