Un incendie s’est déclaré à l’église Sainte-Thérèse, située dans le quartier des Marais à Montluçon ( région Auvergne-Rhône-Alpes) , samedi 20 décembre en soirée. Peu avant 22 h 45, des habitants du quartier, apercevant des flammes s’échapper du toit de l’édifice religieux, ont donné l’alerte.
Vingt-trois sapeurs-pompiers, issus des centres de secours de Montluçon, Commentry et Doyet, sont rapidement intervenus sous le commandement du lieutenant Sylvain Boissery. À leur arrivée sur place, une partie de la toiture était en feu et le chœur de l’église entièrement enfumé, laissant présumer que l’origine du sinistre se situerait dans le toit.Grâce à l’intervention rapide des secours, l’incendie a pu être circonscrit. Environ trente mètres carrés de toiture ont été détruits. Les œuvres présentes dans l’église ont pu être mises à l’abri, limitant les dégâts au patrimoine mobilier. Une partie de la rue d’Ulm a été temporairement coupée à la circulation par la police nationale afin de sécuriser la zone pendant l’intervention.
Aucun blessé n’est à déplorer. En revanche, les conséquences sur le fonctionnement de la paroisse sont importantes. L’église Sainte-Thérèse est fermée au public jusqu’à nouvel ordre, le temps que les expertises soient menées et que les travaux puissent être engagés.Le chanoine Jean-Pierre Millet, curé de la paroisse Louise-Thérèse de Montluçon, présent sur place, a indiqué que la messe de Noël prévue mercredi soir à Sainte-Thérèse serait célébrée à l’église Saint-Paul. Plus largement, l’ensemble des activités habituellement organisées à Sainte-Thérèse est transféré dans cet autre lieu de culte.
« Nous devions faire la messe de Noël mercredi soir ici à Sainte-Thérèse, mais elle sera transférée à l’église Saint-Paul. Tout ce que nous faisions à Sainte-Thérèse se fera à Saint-Paul », a précisé le chanoine.
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Il souligne toutefois l’impact humain de cette fermeture, notamment pour les obsèques. « Le plus embêtant, ce sera pour les enterrements, car les gens sont attachés à leur église. » Une exception demeure, les messes du samedi continueront d’être célébrées dans les petites salles situées derrière l’église Sainte-Thérèse, celles-ci étant chauffées.Construite au début des années 1950, l’église Sainte-Thérèse appartient au diocèse de Moulins. À ce stade, aucune date de réouverture ne peut être avancée. « Il va falloir attendre le passage des experts et des assurances pour chiffrer les dégâts et commencer les travaux », a indiqué le chanoine Jean-Pierre Millet.
Si l’origine de l’incendie survenu à Montluçon n’est pas encore établie, cet événement intervient dans un contexte national marqué par une recrudescence des incendies visant les lieux de culte chrétiens. Selon des informations recueillies par Europe 1, près de cinquante tentatives et incendies volontaires d’églises ont été recensés en France en 2024, d’après un bilan du renseignement territorial. Cela représente une hausse de plus de 30 % par rapport à l’année précédente, et ce pour la deuxième année consécutive, alors même que les actes anti-chrétiens ont globalement diminué de 10 %, pour un total de 770 faits enregistrés par les forces de l’ordre.
Si certains incendies sont d’origine accidentelle, d’autres ont été qualifiés de criminels. En septembre 2024, l’église de Saint-Omer a ainsi été ravagée par les flammes, le responsable ayant reconnu les faits devant la justice. Un mois plus tard, à Poitiers, l’église Saint-Hilaire-le-Grand, édifice datant du XIe siècle, a été visée par deux départs de feu ayant endommagé plusieurs œuvres d’art, l’auteur ayant été déclaré pénalement irresponsable.Parallèlement, les vols dans les églises sont également en hausse, avec 288 faits recensés en 2024 contre 270 l’année précédente, soit en moyenne cinq vols par semaine sur le territoire. Dans ce contexte, l’incendie de l’église Sainte-Thérèse de Montluçon rappelle la fragilité des édifices religieux et l’importance des expertises en cours pour en déterminer précisément les causes, avant toute conclusion.
