À moins d’une semaine de l’ouverture du conclave, prévu le 7 mai 2025, la figure du cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, est au centre de toutes les attentions. Le 30 avril, à l’issue d’une session de la Congrégation générale des cardinaux au Vatican, le cardinal de 70 ans a été victime d’un malaise préoccupant. Selon plusieurs sources internes, confirmées par CatholicVote, il aurait brièvement perdu connaissance, provoquant une vive inquiétude parmi les prélats présents.
Rapidement pris en charge, le cardinal aurait souffert d’un épisode d’hypertension artérielle. Les services du Saint-Siège ont rassuré sur son état, précisant qu’il se trouvait « en bonne condition » et sans séquelles apparentes. Le 1er mai, jour férié en Italie, a permis une pause dans les travaux préparatoires du conclave, offrant au cardinal une journée de repos bienvenue.Cet incident de santé intervient dans un contexte déjà marqué par des rumeurs sur la condition physique du haut prélat. Comme l’a rapporté le 1er mai le site Italia Mondo, le cardinal Parolin a subi deux interventions chirurgicales liées à des problèmes oncologiques, la première dès 2014, peu après sa nomination comme Secrétaire d’État, et la seconde il y a deux ans. Si aucune communication officielle n’est venue préciser la nature exacte de ces opérations, ces antécédents médicaux s’invitent désormais dans les discussions des cardinaux électeurs.
Au sein du Collège, certains observateurs voient dans cet épisode un élément de fragilité pour un candidat pourtant bien placé. Diplomate chevronné, modéré sur le plan doctrinal, et homme de confiance de François, le cardinal Parolin est régulièrement cité parmi les papabili les plus sérieux. Mais dans un conclave où la durée possible du pontificat est un facteur stratégique, ces questions de santé prennent une importance non négligeable.
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En parallèle, des dynamiques internes viennent compliquer la donne. Italia Mondo évoque notamment le soutien organisé d’un groupe de cardinaux proches du cardinal Camillo Ruini en faveur du cardinal Giuseppe Betori, archevêque émérite de Florence. Toutefois, ce dernier pâtit d’une certaine proximité passée avec l’ex-premier ministre Matteo Renzi — une figure peu appréciée dans les milieux curiaux, en raison notamment d’alliances électorales avec des groupes anticléricaux comme celui d’Emma Bonino.
Dans ce climat tendu, certains regards se tournent désormais vers des profils alternatifs, des outsiders — souvent italiens — jugés capables d’assurer un pontificat plus long, stable et crédible, dans un monde catholique en quête de clarté doctrinale et de fermeté morale.
Alors que 133 cardinaux électeurs s’apprêtent à entrer en conclave, l’épisode du 30 avril rappelle combien la santé des candidats potentiels peut peser sur les équilibres. Il témoigne aussi, une fois de plus, que dans l’Église, même les plus hauts postes sont exposés à l’imprévu. Reste à savoir si cet imprévu pèsera, ou non, dans le choix du futur successeur de saint Pierre.