Un incident diplomatique a éclaté aujourd’hui au domaine d’Éléona, propriété française, lorsque la police israélienne a pénétré dans le complexe, entraînant l’annulation de la visite prévue du ministre français des Affaires européennes et étrangères, Jean-Noël Barrot. Selon un journaliste de l’AFP, les forces de sécurité israéliennes ont brièvement retenu deux gendarmes français sur place.
« Je n’entrerai pas dans le domaine d’Éléona aujourd’hui, car les forces de sécurité israéliennes sont entrées armées, sans autorisation préalable de la France, sans avoir convenu de partir aujourd’hui », a déclaré Jean- Noël Barrot, qualifiant la situation de « inacceptable ».
Situé au sommet du mont des Oliviers, le domaine d’Éléona comprend en sous-sol la grotte dite du Pater, un refuge du Christ à Jérusalem et lieu d’enseignement du Pater aux disciples. Au-dessus se trouve un cloître inachevé datant du XIXe siècle. Interdit d’accès aux chrétiens sous Saladin, le site fut racheté à la fin du XIXe siècle par la princesse de la Tour d’Auvergne, qui y fit ériger un cloître réalisé par Viollet-le-Duc pour encadrer la grotte. Elle en fit don à la France par la suite.
Par la suite, une partie du cloître fut détruitepour permettre la construction d’un sanctuaire couvrant la grotte. Un mur de chevet et une abside de douze mètres de haut furent élevés jusqu’en 1986 mais resteront définitivement inachevés, formant ainsi une étrange église à ciel ouvert. Des inscriptions du Pater dans toutes les langues sont apposées sur les murs de la propriété. De l’autre côté du site se trouve un carmel, établi depuis 1873.
Le domaine d’Éléona, très touristique, offre une vue exceptionnelle sur la Vieille Ville de Jérusalem. Cet incident souligne l’importance du respect des accords internationaux et de la diplomatie, en particulier dans une région où les enjeux historiques et religieux sont étroitement liés. La France continue d’affirmer ses droits et sa responsabilité envers ces lieux sacrés, rappelant ainsi les défis diplomatiques auxquels elle est confrontée.
