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Interview : « Ils vont très mal, vraiment très mal » : le père Faltas exprime son inquiétude pour les chrétiens réfugiés à Gaza

Le père Faltas,vicaire de la Custodie de Terre Sainte - DR
Le père Faltas,vicaire de la Custodie de Terre Sainte - DR
Au cœur d’une guerre qui ne cesse de s’intensifier, l’église de la Sainte Famille à Gaza est devenue un abri fragile pour plus de 500 personnes. Le père Faltas, témoin direct de cette tragédie humaine, livre un appel à la conscience internationale

Dans un entretien accordé au quotidien italien Avvenire, le vicaire de la Custodie de Terre Sainte revient sur la situation alarmante à Gaza après un nouveau raid ayant touché l’église catholique de la Sainte Famille. Il alerte sur l’urgence humanitaire et réitère son appel à la fin des hostilités. En lien constant avec le père Gabriel Romanelli et le vicaire Yusef Assad, présents dans l’église catholique de la Sainte Famille, il décrit une population « très éprouvée » par les événements récents.

« Ils vont très mal, vraiment très mal », déclare-t-il en évoquant les 541 personnes réfugiées dans l’enceinte de l’unique église catholique de Gaza, dont une centaine d’enfants. Trois d’entre eux y sont nés depuis le début de la guerre. Un raid survenu dans le quartier a provoqué une explosion violente à proximité de l’édifice, semant la panique parmi les familles abritées sur place. Dix blessés ont été recensés, certains dans un état grave, et transportés à l’hôpital al-Ahli de Gaza City.Le père Faltas souligne que l’accès aux soins est devenu extrêmement difficile : « Le système sanitaire est en grande difficulté. Les cliniques sont à court de tout : électricité, médicaments, personnel. De nombreux soignants ont été tués ou déplacés. » Il ajoute que « dans ces conditions, il devient presque impossible de soigner correctement ».

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Selon ses mots, la situation à Gaza est « dévastatrice ». « Gaza est désormais méconnaissable, même pour ses habitants », affirme-t-il. « Deux tiers de la population ont été déplacés. Ils sont contraints de fuir en permanence, sans jamais trouver de lieu véritablement sûr. Même l’église a déjà été touchée à plusieurs reprises. »Il rappelle les précédents incidents : en décembre 2023, deux femmes ont perdu la vie dans un raid contre l’église, et en octobre de la même année, l’église orthodoxe de Saint-Porphyre avait été frappée, causant 18 morts. Comme lors de ces événements, l’armée israélienne a exprimé ses regrets et annoncé l’ouverture d’une enquête sur le dernier raid.Interrogé à ce sujet, le père Faltas préfère recentrer le débat sur la nécessité d’un cessez-le-feu : « Le véritable problème, c’est la poursuite de la guerre. Chaque jour, elle allonge la liste des victimes. Il faut arrêter les combats. »En écho aux appels du pape Léon XIV et du patriarche Pierbattista Pizzaballa, le vicaire appelle à mettre un terme à la spirale de violence. « Gaza ne peut plus attendre », conclut-il.

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