Alors que des milliers de fidèles se préparent à prendre la route vers Chartres, Mgr Patrick Chauvet, figure familière de la vie ecclésiale parisienne, ancien Recteur de Notre Dame de Paris, et aujourd’hui curé de l’église de la Madeleine, livre une lecture inspirée des premiers mois du pontificat de Léon XIV. Pour lui, aucun doute : « Le pape Léon sera un être de communion. » Et d’ajouter avec assurance : « On a vu tout de suite que c’était un homme de paix, un homme très humble, c’est pour ça qu’il va réussir. »Evoquant le Pape François, Monseigneur Chauvet ne manque pas d’humour pour souligner certains changements de style au sommet de l’Église : « Il n’a plus de Fiat 500… mais une voiture qui ressemble à une voiture », glisse-t-il avec une pointe d’ironie à l’égard des symboles de simplicité de son prédécesseur. Un trait qui illustre, selon lui, la volonté du pape Léon de conjuguer humilité et autorité et d’ajouter « Pas un autoritarisme, mais une véritable auctoritas, celle qui fait grandir. »
Ancien professeur de patristique, il évoque un parallèle suggestif : « Tout le monde a parlé de Léon XIII. Mais moi, j’ai dit : et si c’était aussi saint Léon le Grand ? » Un pape élu à une époque de grandes tensions dans l’Église, comme aujourd’hui. « Il a su affirmer son autorité et réconcilier. Léon XIV, comme son illustre prédécesseur, est un homme d’unité. » Mgr Chauvet évoque aussi avec gravité et tendresse sa mission auprès des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle. « Je suis chargé du dialogue avec les traditionnalistes en communion avec Rome. » Il se dit préoccupé par les divisions récentes mais confiant en une possible réconciliation : « Les premiers mots du pape montrent qu’il veut rassembler toutes les sensibilités. »
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Sur les questions liturgiques, Mgr Chauvet reste prudent : « Je ne sais pas s’il reviendra sur certaines décisions. C’est encore trop tôt. » Mais il perçoit déjà un style pontifical tourné vers l’unité : « Il célèbre admirablement. Ce que je ressens, c’est que ce sera sûrement un être de communion. »
Il sera présent à Saint-Sulpice lors de la Messe de départ du pèlerinage de Chartres pour apporter son soutien aux marcheurs de l’édition 2025 puis évoquant la neuvaine consacrant le pèlerinage de Chartres au Coeur Sacré de Jésus qui se déroule ce soir même en l’église de la Madeleine , il ajoute :
« Une liturgie doit être toute intérieure. Elle est là pour nous faire entrer dans le mystère. Je n’ai jamais été très chaud pour des liturgies où ça faisait beaucoup de bruit, où l’on rajoute des gestes, des signes, ce qui fait que tout devient insignifiant. Je suis pour une liturgie sobre, intérieure, une liturgie du cœur.Je célèbre la messe tridentine, rarement, mais il m’arrive de la célébrer. Et je pense que l’essentiel, c’est que cela nous mette au cœur de l’Église. Et si l’on reprend la petite Thérèse, eh bien, au cœur de l’Église, je serai l’amour. Donc, si je célèbre et participe à une telle liturgie, c’est pour être au cœur de l’amour. »
Mgr Chauvet conclut en évoquant l’esprit de Bernanos, les figures de prêtres dans ses romans, et le lien avec Thérèse de Lisieux. « Le pape Léon nous invite à la relire. Dans notre monde, on a besoin de telles figures. » Et surtout, de cette « paternelle tendresse » que le nouveau pape semble déjà incarner : « Il remercie les prêtres. Il nous dit : ‘Je vous aime’. Le pape François était parfois un peu plus dur avec nous. »Un message fort à l’approche du pèlerinage : marcher ensemble, malgré les différences, « pour grandir dans la sainteté ».
ITW monseigneur Patrick Chauvet
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Dans Bernanos sans concessions, Monseigneur Patrick Chauvet explore l’actualité brûlante de la pensée de Georges Bernanos, écrivain prophétique dont les intuitions éclairent notre époque troublée. « J’aime le passé précisément pour ne pas être passéiste », écrivait Bernanos : cette formule guide Monseigneur Chauvet dans sa réflexion sur la société, l’Église et la civilisation.
Loin d’un bilan personnel ou d’un plaidoyer nostalgique, le livre propose un regard lucide et émerveillé sur notre monde. Témoin des crises de notre temps ,de Mai 68 à la pandémie ,Monseigneur Chauvet, animé d’une foi fervente, s’interroge : comment retrouver l’espérance ? Un texte fort, sans jugement, mais traversé d’étonnements, pour ceux qui refusent de se laisser submerger.
C’est aussi un appel à ne pas renier ce qui nous a construits, à redécouvrir « tout ce qu’il y a de beau et de grand ». À travers Bernanos, Monseigneur Chauvet nous invite à tenir bon dans la lumière de l’espérance chrétienne.
https://www.fayard.fr/livre/bernanos-sans-concessions-9782213727509
