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« Je ne m’associe pas à ce choix » : l’aumônier général désavoue la nouvelle présidente des Scouts

L'bbé Xavier de Verchère,aumônier général des SGDF - DR
L'bbé Xavier de Verchère,aumônier général des SGDF - DR
Le Chant de la Promesse est-il encore en harmonie avec le nouvel idéal revendiqué par les SGDF ?

L’élection de Marine Rosset, militante engagée pour les droits LGBT+, la PMA et le droit à l’avortement, à la tête des Scouts et Guides de France (SGDF), suscite une vive controverse. Plusieurs prêtres, dont l’aumônier général, dénoncent une rupture avec l’identité catholique et la mission évangélique du mouvement.

Le 15 juin 2025, les SGDF ont désigné Marine Rosset comme nouvelle présidente. Ancienne enseignante en Seine-Saint-Denis et élue municipale à Paris, elle est connue pour ses prises de position publiques sur des sujets sociétaux sensibles. En 2024, lors d’un meeting, elle affirmait : « Cet enfant a deux mères. Dans des pays déjà dirigés par l’extrême droite, comme l’Italie, notre famille n’existerait pas. » Un engagement militant assumé, notamment en faveur de la reconnaissance des familles issues de la PMA, du droit à l’avortement et des droits LGBT+.Cette orientation, en rupture avec l’enseignement de l’Église, a suscité une réaction claire de l’abbé Xavier de Verchère, salésien de Don Bosco et aumônier général des SGDF. Lors du conseil d’administration, il a lu un message dans lequel il expliquait « ne pas pouvoir s’associer à ce choix » , tout en précisant qu’il accompagnerait néanmoins la nouvelle présidente dans l’exercice de sa mission. Une position à la fois loyale et profondément réservée, qui traduit un malaise grandissant au sein du mouvement.

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De son coté l’abbé Clément Barré, prêtre du diocèse de Bordeaux , s’est exprimé le 18 juin sur le réseau social X. Dans une série de messages, il a dénoncé une dérive de fond : « Si les SGDF veulent être un lieu de première évangélisation, ils doivent eux-mêmes se laisser évangéliser. Cela passe par l’obéissance, c’est-à-dire l’écoute et l’accueil de la Parole que Dieu adresse aux hommes par son Fils, au sein de l’Église. » Il ajoutait dans un second message : « Pour être un mouvement de première annonce, encore faut-il avoir quelque chose à annoncer. Si les SGDF continuent d’épouser tous les combats du monde, son vocabulaire et ses obsessions, ils risquent de n’avoir plus rien à annoncer qu’eux-mêmes. »

Cette critique rejoint les interrogations soulevées dans un article publié récemment par notre redaction : « PMA, droits LGBT+, avortement : les nouveaux badges des Scouts de France ? ». Quelle est la compatibilité entre les engagements de la nouvelle présidente et la fidélité au message évangélique. Derrière des expressions consensuelles comme « vivre la spiritualité au quotidien », « accueil de toutes et tous » ou « engagement citoyen », il existe un risque évident d’une confusion entre spiritualité et programme politique. Le scoutisme catholique, à force de vouloir s’adapter à tous les discours du monde, pourrait perdre sa vocation première: Le Chant de la Promesse est-il encore en harmonie avec le nouvel idéal revendiqué par les SGDF ?

Ce débat révèle une fracture de plus en plus visible entre une ligne fidèle à la tradition de l’Église et une direction du mouvement qui semble épouser les combats du temps. À travers l’élection de Marine Rosset, c’est bien l’âme du scoutisme catholique qui se trouve interrogée : sera-t-il encore un lieu d’éducation chrétienne ancré dans l’Évangile, ou glissera-t-il vers un militantisme en rupture avec sa mission fondatrice ?

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