Par Philippe Marie
Dans une atmosphère de fin du monde, alors que les missiles iraniens et israéliens se croisent, le guide suprême Ali Khamenei a lancé : « La bataille commence », en référence directe à la conquête islamique de Khaybar, contre une communauté juive. Cette allusion religieuse n’est pas anodine : elle réactive un vieux rêve de soumission d’Israël, inscrit dans certaines traditions coraniques. Mais ce que nous voyons n’est pas seulement un conflit d’États : c’est une guerre spirituelle, un affrontement cosmique entre le dessein de Dieu et la rage de l’Ennemi. Et tandis que beaucoup détournent les yeux ou se réfugient dans de fausses neutralités, c’est Israël qui fait aujourd’hui le « sale boulot » celui de contenir une puissance idéologique islamique prête à se doter de la bombe.
Les versets du Coran utilisés comme justification ne doivent pas être ignorés. Khaybar, cité juive conquise au VIIe siècle par Mahomet, reste une référence explicite dans les slogans des mouvements islamistes. Le message de Khamenei, partagé sur les réseaux, représentait un homme franchissant une porte en feu, épée à la main, avec cette phrase : « Ali retourne à Khaybar ». Le fanatisme religieux n’a rien à envier aux idéologies totalitaires du XXe siècle. Il en épouse la même mécanique : culte du chef, effacement de la liberté, exaltation de la mort. Les catholiques ne peuvent pas l’ignorer.
De son coté le président Donald Trump a exhorté l’Iran à une « capitulation sans conditions », affirmant que les États-Unis « savent exactement où se cache » l’ayatollah Khamenei. JD Vance, sénateur catholique et vice-président américain, a réaffirmé que « l’Iran ne peut pas avoir l’arme nucléaire ». Ce n’est pas seulement une question de sécurité pour Israël, c’est un choix de civilisation. Le régime iranien invoque Dieu pour légitimer la terreur, instrumentalise l’islam pour bâillonner son peuple et menacer ses voisins. Peut-on rester neutre entre une démocratie imparfaite et un pouvoir théocratique oppressif ?
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La Bible est claire : Dieu a fait alliance avec Israël, et « ceux qui te béniront seront bénis, ceux qui te maudiront seront maudits » (Genèse 12,3). Le Christ n’a pas aboli cette alliance, mais l’a accomplie. Le combat d’Israël, même dans ses ambiguïtés humaines, reste chargé d’un poids spirituel que les chrétiens doivent discerner. Ne pas le faire, c’est tomber dans l’aveuglement.Quant à Satan, il est « homicide dès le commencement » (Jean 8,44). Il se réjouit de la haine, des bombes, des corps mutilés. Il ne veut pas seulement détruire Israël, mais tout ce que Dieu a béni depuis Abraham. Aujourd’hui, l’histoire rejoint la théologie. Les forces en présence ne sont pas seulement militaires. Elles sont métaphysiques.
Les catholiques ont le devoir de prier pour la paix. Mais une paix véritable ne se construit pas sur la compromission avec le mal. Elle suppose le courage de nommer l’ennemi. Et dans cette guerre, l’ennemi n’est pas Israël.