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La charité

Selon Saint Thomas d’Aquin

Voici une Méditation sur la Charité « Le précepte que le Seigneur donne, c’est celui de la Charité » extraite du Chapitre XV des « commentaires de l’Évangile de saint Jean » de Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), Docteur de l’Église, Prêtre Dominicain et Saint Patron de l’Enseignement Catholique.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 12-13).


La Méditation de Saint Thomas d’Aquin sur la Charité « Le précepte que le Seigneur donne, c’est celui de la Charité » :

« Le précepte que le Seigneur donne, c’est celui de la charité, qu’il veut que nous observions. Mais puisqu’il y a beaucoup d’autres préceptes du Seigneur dans les paroles sacrées, on peut se demander pourquoi c’est seulement l’observance de la charité qu’il appelle son précepte. Il faut dire, selon Grégoire, que la charité est la racine et la fin de toutes les vertus. La racine, parce que c’est par la charité affermie dans son cœur que l’homme est mû à accomplir tous les autres préceptes – celui qui aime le prochain a accompli la loi.

Tous les préceptes sont donc, pour ainsi dire, ordonnés à ce que l’homme fasse du bien à son prochain et ne lui fasse pas de tort, ce que réalise par excellence la charité. Elle est encore la fin des vertus, parce que tous les préceptes sont ordonnés à elle et ne se consolident qu’en elle – la fin des préceptes est la charité qui vient d’un cœur pur. Il dit donc : « Tel est mon précepte : que vous vous aimiez les uns les autres », comme s’il disait que tout procède de la charité comme d’un principe, et y est ordonné comme à une fin. Selon Grégoire, en effet, de même que les nombreuses branches d’un arbre s’élèvent d’une racine unique, de même les nombreuses vertus sont engendrées à partir d’une racine unique ; et aucune branche n’a la vigueur d’une œuvre bonne si elle ne demeure enracinée dans la charité.

Mais puisqu’il est dit en Matthieu (Mt 22, 40) que la Loi et les prophètes sont suspendus non seulement à l’amour de Dieu, mais aussi à l’amour du prochain, pourquoi ne mentionne-t-il ici que l’amour du prochain ? Il faut dire que l’un est inclus dans l’autre : car celui qui aime Dieu aime nécessairement son prochain et ce qui appartient à Dieu ; et qui aime le prochain à cause de Dieu, aime nécessairement Dieu : en effet, quoique les objets soient divers, les actes mêmes sont un quant à la conséquence. Si le Seigneur fait davantage mention de l’amour du prochain que de l’amour de Dieu, c’est pour une double raison : l’une est qu’en cela son intention est de les instruire et de les amener à comprendre la manière d’édifier leurs proches, et l’autre la manière de devenir forts pour supporter jusqu’au bout les tribulations des persécuteurs ; et pour l’une et l’autre chose la charité envers le prochain est nécessaire. Amen. »

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274)

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