La représentation de la Croix a évolué considérablement au cours des siècles au sein de la foi catholique. Dans les premiers siècles, l’emblème de la nouvelle foi était le poisson, tandis que la croix était un symbole de supplice et d’infamie qui n’était pas approprié pour représenter la religion. Cependant, à partir du IVe siècle, la Croix est devenue un symbole central de la foi chrétienne, grâce à l’Empereur Constantin qui autorisa le christianisme en 313. Depuis lors, la représentation de la Croix et du Christ crucifié a évolué au cours des différentes époques.

Au Ve siècle, on adopte une Croix glorieuse sans le Christ, tandis qu’au VIIIe siècle, on commence à représenter le Christ crucifié sur la Croix. À l’époque romane (XIe et XIIe siècles), le Christ en croix est représenté comme étant vivant et triomphant du mal et de la mort, mettant l’accent sur sa divinité plutôt que sur son humanité. Cependant, à partir du XIIIe siècle, on commence à représenter le Christ souffrant sur la croix, avec des représentations plus réalistes de la douleur et de l’agonie de sa mort.

Au fil des siècles, la représentation de la Croix est devenue de plus en plus complexe et symbolique, avec des détails de plus en plus précis, tels que les instruments de la passion, les clous, la couronne d’épines, le Titulus Crucis, etc. La représentation de la Croix et du Christ crucifié est également devenue un sujet important dans l’art chrétien, avec des œuvres célèbres telles que le retable d’Issenheim (XVIe siècle) de Matthias Grünewald, le crucifix de San Damiano (XIIe siècle), et la fresque de la Crucifixion de la chapelle Sixtine de Michel-Ange (XVIe siècle).

En somme, la représentation de la Croix et du Christ crucifié a évolué au cours des siècles en fonction de la vision et de la compréhension de chaque époque. Toutefois, la signification centrale de la Croix en tant que symbole de la rédemption et de l’amour de Dieu pour l’humanité est restée constante tout au long de l’histoire de l’Église catholique.