Le journal La Croix a annoncé la suspension de ses publications sur le réseau social X (ex-Twitter), avançant des arguments prétendument liés à une dégradation du débat et à une visibilité réduite de ses contenus. Mais derrière cette justification se cache une réalité bien plus évidente : un positionnement militant et politique clairement affiché.
La rédaction de La Croix prétend défendre « le dialogue » et « l’ouverture au monde », tout en fuyant un espace où les contradictions et le débat réel existent encore. Curieuse conception de l’ouverture ! En réalité, cette décision ne relève pas d’un choix purement éditorial, mais bien d’un alignement idéologique sur les discours dominants du progressisme médiatique. Il s’agit d’une posture, d’un geste qui s’inscrit dans la vague de boycott d’Elon Musk orchestrée par une certaine presse engagée, incapable de tolérer une pluralité de voix.
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Le journal justifie sa décision en dénonçant la prétendue montée de la « polémique » et des « contenus clivants ». Pourtant, depuis des décennies, La Croix ne s’est pas privée d’être un média clivant au sein même du paysage catholique, multipliant les attaques à l’encontre des milieux traditionnels et des voix dissidentes de l’Église. Mais quand la contradiction vient d’ailleurs, quand la critique ne va pas dans le sens souhaité, il faudrait fuir et se replier dans des espaces plus « apaisés »… autrement dit, des espaces où seule leur parole est souveraine.
Dès lors, comment ne pas voir dans cette décision un acte politique assumé ? En désertant une plateforme qui ne correspond plus à ses orientations idéologiques, La Croix opère un choix stratégique : celui du repli dans des sphères de communication plus conformes à sa ligne éditoriale.
Dans ce contexte militant, les prises de parole des évêques, prêtres et autres membres de l’Église de France dans les colonnes de La Croix apparaîtront désormais comme un acte d’adhésion à une certaine ligne idéologique et un soutien à un média catholique fortement politisé. Loin de renforcer le message de l’Église, cela risque de le fragiliser en l’associant à une vision qui évacue toute confrontation avec une réalité moins consensuelle.