Joint par téléphone par la rédaction de Tribune Chrétienne , la direction de l’établissement parisien a confirmé qu’« il s’agit bien d’un enjeu national », réaffirmant les points essentiels détaillés dans un communiqué publié le même jour.Dans ce texte, la direction rappelle avoir accueilli une délégation d’inspecteurs le 28 mai dernier. Ceux-ci ont rencontré une trentaine d’élèves, enseignants et membres du personnel tirés au sort. « Cette visite a permis de mesurer concrètement les évolutions engagées par l’établissement ces derniers mois », indique le communiqué. Cette formulation témoigne de la volonté de Stanislas de travailler dans un esprit d’ouverture et de dialogue, sans nier les attentes des autorités académiques.
La direction souligne aussi que dix des onze recommandations de l’IGÉSR ont déjà fait l’objet d’une mise en conformité. Cette avancée significative montre un effort réel d’adaptation de la part d’un établissement souvent perçu comme symbolique dans le paysage de l’enseignement catholique.Le point de blocage concerne le cours de culture chrétienne, que les inspecteurs exigent désormais de rendre facultatif. La direction se dit surprise par cette demande, « qui ne reflète pas les orientations partagées lors des précédentes visites ». Jusqu’ici, le cours était soigneusement distingué de la catéchèse, cette dernière étant facultative, hors temps scolaire et réservée aux volontaires.
Dans un courrier adressé au Rectorat dès le 29 juin, la direction indique qu’une réflexion est engagée pour la rentrée, dans le respect des orientations nationales de l’enseignement catholique. « Cette question dépassant en effet le seul cadre de notre établissement, il nous semble essentiel de pouvoir l’aborder à l’échelle nationale », affirme le communiqué. Cette déclaration illustre le souci de cohérence et de responsabilité dans la réponse apportée par Stanislas.Enfin, l’établissement se montre attentif aux autres exigences ministérielles. Il mentionne que la journée pédagogique du 30 juin a été entièrement consacrée à la préparation des nouveaux programmes EVARS (éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle), démontrant sa volonté d’inscrire son action dans le cadre réglementaire.
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Dans une période où la relation entre État et écoles catholiques est parfois sujette à tensions, Stanislas appelle donc à un débat dépassionné sur ces sujets fondamentaux, car , comme le rappelle sa direction « il s’agit d’un enjeu national «
Cette affaire fait écho au témoignage de Christian Espeso, directeur de l’Immaculée Conception à Pau, récemment rétabli dans ses fonctions par la justice, qui, évoquant l’affaire du Sacré Coeur à Versailles,déclare : « il s’agissait d’une attaque idéologique.. Le mode opératoire au Sacré-Cœur est le même qu’à l’Immaculée Conception ».
On constate que la vigilance face aux campagnes de déstabilisation devient un enjeu crucial pour l’avenir de la liberté de l’enseignement catholique afin que ces attaques se transforment pas en véritables croisades contre les catholiques.Il ne s’agit pas de refuser les règles communes, mais de rappeler que le caractère propre reconnu par la loi impose aussi le respect d’une certaine liberté dans l’élaboration du projet éducatif et les hommes politiques qui entendent cela devraient envisager de faire bouger les lignes sur ce sujet.