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La double dénonciation de Monseigneur Wintzer

Mgr Wintzer appelle à une profonde réforme du fonctionnement de l'Église, en soulignant le manque de contrôle,

Le nouvel ouvrage de Monseigneur Pascal Wintzer, Archevêque de Poitiers, intitulé « Abus sexuels dans l’Église catholique » et publié chez Tracts/Gallimard, est une double dénonciation.

Le livre est écrit à la première personne, une rareté pour un homme d’Église. Dans cet ouvrage incisif, Mgr Wintzer appelle à une profonde réforme du fonctionnement de l’Église, en soulignant le manque de contrôle, d’évaluation, de contre-pouvoir et de regards extérieurs, qui ont permis aux crimes pédophiles de prospérer au sein du clergé.

Le livre aborde également la réticence de l’Église à se réformer pour faire face à ce fléau.

Le produit des ventes sera reversé au Fonds de solidarité et de lutte contre les agressions sexuelles sur mineurs. Mgr Wintzer, qui fut le plus jeune évêque puis le plus jeune archevêque de France, n’hésite pas à aborder des sujets politiques dans son ouvrage, tout en décrivant sans fard le quotidien des évêques et des curés.

Monseigneur Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers, exprime son point de vue sur les pratiques de l’Église catholique.

Il souligne que l’Église a cherché à protéger son image, mais a fini par perdre en crédibilité auprès de nombreuses personnes.

Il explique que le cléricalisme est une forme de perversion liée à un système qui donne aux prêtres et aux évêques une aura sacrée qui peut être utilisée pour exercer une emprise sur les personnes en quête de repères.

Pour changer ces pratiques, Monseigneur Wintzer préconise la fin de la nécessité du célibat, l’évolution du lien entre ordre et juridiction, et l’appel à des responsabilités de premier ordre confiées à des fidèles laïcs, voire à des femmes. Il souligne également l’importance de l’évaluation et de la remise en cause, ainsi que la nécessité pour les prêtres et les évêques de ne pas vivre dans la solitude. Enfin, il précise que l’abolition du célibat ne régirait pas l’ensemble de l’Église catholique en France, mais pourrait être envisagée dans son diocèse de Poitiers.

Monseigneur Wintzer en quelques dates :

Pascal Jean Marcel Wintzer est un évêque français né le 18 décembre 1959 à Rouen (Seine-Maritime) et archevêque de Poitiers depuis janvier 2012. Après des études au pensionnat Jean-Baptiste-de-La-Salle de Rouen et une première année de droit à l’Université de Rouen – Mont-Saint-Aignan, il a intégré le séminaire de Paray-le-Monial pour son premier cycle avant de rejoindre le Séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. Il a ensuite obtenu une maîtrise en théologie dogmatique à l’Institut catholique de Paris.

Après son ordination en tant que prêtre le 27 juin 1987 pour le diocèse de Rouen, il a exercé des ministères paroissiaux, notamment en tant que vicaire au Mesnil-Esnard et curé à Mont-Saint-Aignan, ainsi qu’en tant qu’aumônier des lycées publics de Rouen de 1989 à 1996. Il s’est ensuite consacré à l’enseignement, en tant que formateur et directeur spirituel au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux de 1996 à 1999, et comme intervenant à l’Institut d’études religieuses de l’Institut catholique de Paris de 1998 à 1999.

Au niveau diocésain, il a été responsable de l’aumônerie de l’enseignement public de 1991 à 1996, puis responsable du service des vocations de 1996 à 2005. Il a également été vicaire général de 1999 à 2004, puis de 2006 à 2007.

Il a été nommé évêque auxiliaire de l’archevêque de Poitiers avec le titre d’évêque titulaire de Rusadus le 2 avril 2007, avant d’être consacré évêque le 19 mai suivant. Il est devenu le plus jeune évêque de France à l’époque de sa nomination. En février 2011, il est devenu administrateur apostolique du diocèse de Poitiers en attendant la nomination d’un nouvel archevêque. En janvier 2012, il a été nommé archevêque de Poitiers, devenant ainsi le plus jeune archevêque de France à l’âge de 52 ans. Il a commencé une série de visites pastorales dans son archidiocèse en mars 2012 et a organisé un synode diocésain en 2017. En mars 2016, il a été élu membre du conseil permanent de la Conférence des évêques de France pour un premier mandat de trois ans, et en mars 2019, il s’est déclaré favorable à l’ordination d’hommes mariés.

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