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La longue dérive idéologique du Secours Catholique : de la charité chrétienne au militantisme politique

Le Christ ne s’est pas incarné pour une politique du logement, mais pour sauver les âmes

Dans une nouvelle action judiciaire très médiatisée, le Secours catholique a rejoint neuf autres associations pour attaquer l’État en raison des dysfonctionnements de la plateforme de demandes de titres de séjour. Un combat juridique de plus, mené au nom de l’intégration sociale et du « droit au travail » des étrangers. Mais où est passé l’Évangile dans tout cela ? Où est la mission fondatrice de cette association catholique qui, dans ses origines, ne séparait jamais le pain du pauvre de la parole du Christ ?

Car il faut bien le constater : le Secours catholique semble avoir définitivement tourné la page de sa vocation spirituelle. Loin d’être un simple acteur caritatif neutre, il était autrefois le prolongement de la charité chrétienne dans la société. Aujourd’hui, il s’aligne sur les mots d’ordre des structures laïques, défendant les mêmes revendications, utilisant le même langage et participant aux mêmes procédures. L’Évangile n’est plus une lumière, mais un prétexte, invoqué à la marge, pour justifier des actions purement sociales, parfois idéologiquement orientées.Dans ses rapports d’activité, dans ses appels aux dons, dans ses prises de position publiques, toute référence explicite au Christ est soigneusement gommée, édulcorée, diluée dans un discours de plus en plus séculier. Noël devient « fête de la fraternité », les pauvres deviennent des « bénéficiaires » et la mission devient « accompagnement vers l’insertion ». On ne parle plus de salut, mais d’accès aux droits. On ne prêche plus, on « soutient ». On ne prie plus, on milite.

Certains diront que nourrir et loger les plus fragiles est déjà une forme de témoignage évangélique. Mais rappelons-le avec fermeté : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4,4). Le confort du ventre ne saurait passer avant le salut de l’âme.

Le Christ ne s’est pas incarné pour une politique du logement, mais pour sauver les âmes.

Réduire la mission catholique à la gestion matérielle de la pauvreté, c’est trahir la vocation même de l’Église dans le monde.

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Pire encore, dans son entêtement à suivre les logiques égalitaristes et les revendications sociales, le Secours catholique en vient à s’associer à des combats qui n’ont plus rien de spécifiquement chrétien, et parfois même s’en éloignent franchement. Cette plainte déposée contre l’État avec des associations comme Emmaüs n’a rien d’exceptionnel : c’est désormais une habitude. Mais elle révèle un glissement profond, un positionnement politique déguisé en charité.

Ce glissement n’est pas anodin. Il brouille le témoignage, trompe les donateurs, et confond la mission évangélique avec un simple rôle de suppléance des services sociaux. On appelle cela une dérive. Et elle doit être nommée. Car en perdant de vue la finalité surnaturelle de sa mission, le Secours catholique se transforme en ONG humanitaro-administrative, sans sel, sans lumière, et sans véritable espérance à offrir.

Saint Vincent de Paul, apôtre des pauvres, n’aurait jamais séparé la soupe du salut. Peut-on encore, en conscience, appeler « catholique » une association qui ne parle plus du Christ aux pauvres qu’elle aide ?

Il est temps que cette question soit posée, publiquement. Et qu’elle reçoive une réponse.

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