Le Vatican accueillera le 3 février un congrès international consacré aux droits des enfants, une initiative voulue par le pape François pour mettre en lumière les souffrances des plus vulnérables et encourager une mobilisation mondiale. Parmi les invités figurent la reine Rania de Jordanie, Al Gore, ancien vice-président des États-Unis, Kailash Satyarthi, Prix Nobel de la paix 2014, ainsi que Liliana Segre, survivante du camp d’Auschwitz et sénatrice italienne à vie. De nombreuses autres personnalités politiques, religieuses et humanitaires prendront part à ce sommet inédit, structuré autour de huit thématiques clés.
Le pape François ouvrira les travaux par un discours et interviendra à la clôture du congrès. Selon le père Enzo Fortunato, président du Comité pontifical pour la Journée mondiale de l’enfance, le Saint-Père a demandé que toutes les conclusions de l’événement lui soient remises afin d’alimenter la réflexion de l’Église sur la protection de l’enfance. Ce sommet se tiendra dans la Salle Clémentine du Palais apostolique et servira de préparation à la IIe Journée mondiale de l’enfance, prévue en septembre 2026.
La première session portera sur les droits des enfants dans le monde contemporain, avec la participation de la reine Rania de Jordanie, du Grand Imam d’al-Azhar, Sheikha Moza bint Nasser, et du ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani. Un second panel abordera l’accès aux ressources essentielles telles que l’eau, l’alimentation et les soins de santé, avec notamment Mario Draghi, Paolo Gentiloni et des représentants du Programme alimentaire mondial. L’éducation et la lutte contre l’illettrisme seront au cœur d’une troisième table ronde réunissant le philosophe Miguel Benasayag et Marco Impagliazzo, président de la Communauté de Sant’Egidio.
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Les discussions se poursuivront autour de la nutrition et de la santé des enfants avec des interventions de représentants de la FAO, de Mary’s Meals et de l’Ordre de Malte. La question de la famille et du cadre de vie des enfants sera débattue avec Mariella Enoc, ancienne présidente de l’hôpital pédiatrique Bambino Gesù, et l’homme d’affaires Hans Michael Jebsen. Un autre panel sera consacré au droit au jeu et aux loisirs, réunissant Thomas Bach, président du Comité olympique international, ainsi que des experts en intelligence artificielle et en philanthropie. La lutte contre les violences et l’exploitation des enfants sera évoquée par la poétesse Edith Bruck et Kailash Satyarthi. Enfin, le dernier panel traitera de la protection des enfants face aux conflits armés, en présence d’Al Gore et du président d’Interpol, Ahmed Al-Raisi.
Ce congrès marque une nouvelle étape dans l’engagement du Vatican en faveur des droits de l’enfance. Fidèle à la doctrine sociale de l’Église, il rappelle que les enfants ne peuvent être sacrifiés aux intérêts économiques ou politiques. En 1994, saint Jean-Paul II écrivait dans sa Lettre aux enfants que ces derniers sont « une richesse et un trésor pour l’humanité ». Ce message résonne encore aujourd’hui alors que l’indifférence et l’exploitation continuent de menacer les plus jeunes. L’Église catholique, à travers ses missions éducatives et humanitaires, demeure en première ligne pour défendre les droits des enfants et rappeler leur caractère sacré. Ce sommet du 3 février sera-t-il un tournant décisif dans cette mobilisation internationale ?