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VIDEO : La SNCF est-elle contre les chants catholiques ?

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Un jeune pèlerin verbalisé à Montparnasse pour avoir chanté le « Jubilate Deo » : deux poids, deux mesures ?

La scène pourrait prêter à sourire si elle ne révélait pas une dérive de fond. Lundi de Pentecôte, vers 19h30, gare Montparnasse : des milliers de jeunes pèlerins, joyeux, fatigués mais portés par la ferveur, arrivent à Paris après trois jours de marche entre Chartres et la capitale. Comme chaque année, ils entonnent le traditionnel chant d’action de grâces Jubilate Deo. Un moment de prière, de communion, de joie. Un moment que la SNCF, apparemment, ne tolère plus.

Car cette fois, cinq agents de la sûreté ferroviaire se sont rués non sur un pickpocket ou un fraudeur — que l’on croise pourtant bien plus souvent dans les gares — mais sur un petit groupe de pèlerins, paisibles, attendant des amis. Motif : « tapage en gare ». L’un d’eux, Augustin, 18 ans, s’est vu infliger une amende de 60 euros pour avoir chanté… un cantique. Son crime ? Avoir levé les yeux vers les agents pendant qu’il louait Dieu.

On croit rêver. Qui n’a jamais subi, dans les gares françaises, les hurlements de musiciens amplifiés, les clameurs hystériques de supporters de foot, ou les DJ sets de pseudo-artistes sponsorisés par la SNCF elle-même ?

À ceux-là, on déroule le tapis rouge. Mieux : ils sont encouragés, encadrés, applaudis. Mais qu’un jeune chrétien entonne un Jubilate Deo, et c’est la contravention immédiate. Deux poids, deux mesures. Et surtout, un message glaçant : dans l’espace public, la foi chrétienne n’a plus sa place.Ceux qui ont participé à ce pèlerinage savent ce qu’ils vivent : une marche de foi, de prière et de conversion. Ils ne chantent pas pour faire du bruit, mais pour louer le Seigneur. Et dans ce geste simple ,une louange collective au retour d’un chemin de foi ,la SNCF voit un trouble à l’ordre public ? Quel paradoxe, dans une gare où l’on a installé des pianos en libre accès et où l’on tolère tant d’initiatives musicales parfois médiocres, mais où les chants de Dieu deviennent suspects.

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Ce que cette affaire dit en creux, c’est l’inquiétante normalisation d’une hostilité sourde à l’égard du catholicisme. Tout ce qui sort du moule « progressiste-festif » validé par les services de communication de la SNCF est immédiatement vu comme suspect. Pire : comme provocation. Le Jubilate Deo dérange ? Peut-être parce qu’il rappelle, au milieu du brouhaha contemporain, que Dieu est là. Et que des jeunes, de plus en plus nombreux, osent le dire à voix haute.

Le silence de la direction de la SNCF sur cet incident est tout aussi éloquent que la sanction elle-même. Cette institution publique, financée par les contribuables, dont beaucoup sont catholiques, se permet donc de sanctionner l’expression pacifique de la foi. Jusqu’où ira-t-on ?

Faudra-t-il demain cacher ses bannières, ranger ses croix, et surtout ne plus chanter, pour ne pas heurter la sensibilité des agents ?Oui, il y a parfois du bruit dans les gares. Mais ce lundi de Pentecôte, c’était autre chose : c’était un chant de louange. Et il est insupportable que cela soit puni. Il est temps que la SNCF explique clairement si elle s’oppose aux chants catholiques. Et si, au fond, elle ne cherche pas à éradiquer des gares toute expression de foi. Qu’elle le dise clairement. Et qu’elle soit prête à répondre. Parce que nous, catholiques, ne baisserons pas la voix.

Le JUBILATE DEO chanté par le jeune pèlerin

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