Depuis 2000 ans

L’Abbé Hilaire Vernier : gardien de la tradition catholique au milieu des défis modernes de l’Église

La crise au sein de l’Église catholique est manifeste, semblant ignorer les agents pathogènes qui menacent sérieusement le salut des âmes tout en attaquant ce qui est bon et saint en elle. Cette situation est aggravée par des réactions excessives qui, bien loin de sauver la situation, mettent en péril la vie spirituelle. Pour comprendre les solutions à cette crise, La Bussola a interrogé l’Abbé Hilaire Vernier, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre.

Sedevacantistes, sèdeprivationistes, Lefebvristes et traditionalistes qui contestent l’autorité du Pape : la crise dans l’Église est patente, mais la seule solution catholique réside dans une triple fidélité : fidélité à la hiérarchie, fidélité à ses enseignements infaillibles dans son magistère constant, et fidélité à la liturgie en accord avec la nature sacrificielle de la Messe. L’Abbé Hilaire Vernier, prêtre depuis 2017 et membre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, explique les pièges souvent insidieux des soi-disant solutions à la crise.

Parmi les effets de la grave crise actuelle au sein de l’Église catholique, deux formes de sédévacantisme se répandent de plus en plus parmi les traditionalistes : explicite et déclaré d’une part, implicite et pratique d’autre part. L’Abbé Vernier les décrit brièvement.

Le sédévacantisme déclaré affirme que le Siège apostolique est vacant depuis divers moments, souvent depuis la clôture du Concile Vatican II en 1965 ou depuis l’élection de Paul VI, voire même de Jean XXIII. Cette position se fonde sur divers motifs, incluant l’invalidité des nouveaux rites d’ordination, les hérésies professées par le magistère du Vatican II ou par les papes successifs, ou encore l’hérésie formelle du candidat élu au pontificat.

Le sédévacantisme pratique, quant à lui, considère que l’obéissance à la hiérarchie ecclésiastique, manifestée notamment par la reconnaissance canonique, relève non pas de la foi dans l’Église mais de sa discipline, laquelle n’est pas une fin en soi et peut être dérogée en cas de nécessité. Ses membres, tout comme ceux de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), affirment donc qu’il est nécessaire, pour rester fidèle à l’intégrité de la Révélation, de se soustraire en pratique à la soumission normalement due à la hiérarchie ecclésiastique afin de pouvoir exercer publiquement le ministère sacerdotal.

Enfin, l’Abbé Vernier aborde la question cruciale de la FSSPX, qu’il qualifie d'”ecclesiovacantiste”. Depuis la consécration de quatre évêques par Mgr Lefebvre en 1988, contre la volonté formelle du Pape, la FSSPX justifie une forme d’autocephalie qui ne peut être justifiée que par un “ecclesiovacantisme”. Il expose les faits qui démontrent cette tendance, y compris le refus de la FSSPX de reconnaître a priori toute autorité magistérielle des enseignements du Concile Vatican II et des papes post-conciliaires, ainsi que son insinuation générale sur la validité des sacrements célébrés dans l’Église latine par un clergé différent du sien, après la réforme liturgique.

La crise actuelle pousse donc de nombreux fidèles à des extrêmes pour trouver des célébrations liturgiques dignes et des prêtres véritablement engagés dans la vie de la foi. Cependant, la solution véritablement catholique réside dans une triple fidélité mise à l’épreuve par cette crise touchant les pouvoirs de gouvernement, d’enseignement et de sanctification confiés par le Christ à sa seule Église. C’est cette fidélité qui est cohérente avec toute la Révélation, sans laquelle il n’y a pas de salut, et dont l’Église est la seule dépositaire.

Recevez chaque jour notre newsletter !